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La Commission pour l’Afrique présente des propositions pratiques pour le Sommet pour un nouveau pacte de financement mondial

14 juin, 2023
United Nations Economic Commission for Africa Highlights Practical Proposals for the Summit for a New Global Financing Pact

Addis-Abeba, Éthiopie, le 14 juin 2023 (CEA) En amont du Sommet pour un nouveau pacte de financement mondial à Paris les 22 et 23 juin 2023, le Groupe de travail africain de haut niveau sur l’architecture financière mondiale s’est réuni pour discuter des réformes essentielles de l’architecture financière mondiale pour mieux répondre aux besoins des pays africains et renforcer leur voix et leur représentation.

Le Groupe de travail africain de haut niveau, coordonné par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), comprend les ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, l’Union africaine, la Banque africaine de développement, Afreximbank et la Banque mondiale ; y participent également le personnel et les directeurs exécutifs du FMI. Le Groupe sert de plate-forme visant à élaborer des propositions de réforme de l’architecture financière mondiale et renforcer la voix africaine sur la scène mondiale.

Feuille de route d’évolution de la Banque mondiale

L’équipe du Groupe de la Banque mondiale (GBM) dirigée par M. Ed Mountfield, Vice-Président des politiques opérationnelles et des services aux pays et M. Akihiko Nishio, Vice-Président du financement du développement, a présenté la feuille de route pour l’évolution du Groupe de la Banque mondiale. De multiples crises qui se chevauchent, des inversions dans les gains de développement durement acquis ont abouti à un appel à des mesures de la communauté mondiale, pour que les Banques multilatérales de développement « intensifient leur soutien aux multiples crises mondiales ; prêtent davantage aux gouvernements et fassent plus pour mobiliser des financements privés ; et fournissent plus d’efforts pour lutter contre l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. La feuille de route pour l’évolution vise à élargir la vision et la mission du GBM afin de refléter les défis mondiaux en mettant davantage l’accent sur la résilience et la durabilité ; à examiner le modèle opérationnel en envisageant des améliorations au modèle d’engagement des pays au sein et en améliorant une approche du GBM ; et enfin, à explorer les options visant à étendre les ressources du GBM et à améliorer son modèle financier.

Les ministres ont exprimé leur large soutien aux efforts du GBM visant à réaligner son organisation et ses opérations afin de renforcer ses efforts et d’optimiser leur contribution au développement mondial. Les ministres ont souligné que les besoins urgents des pays africains dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’accès à l’eau et à l’énergie abordables et de l’intégration régionale doivent être prioritaires. Les ressources doivent être disponibles à grande échelle et rapidement pour soutenir les investissements dans les ODD. Plusieurs ministres ont également souligné que les petits États ont besoin d’une approche nuancée adaptée à leur situation particulière, où le pays peut être très vulnérable aux risques liés au climat mais n’est pas éligible à l’IDA. Les ministres ont également appelé à renforcer le soutien au secteur privé par le biais de financements mixtes et d’instruments de réduction des risques.

Propositions stratégiques pour l’Afrique au Sommet de Paris

Au cours de la réunion, Mme Hanan Morsy, Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef de la CEA, a présenté à l’examen des ministres, la proposition stratégique pour l’Afrique lors du prochain Sommet pour un nouveau pacte de financement mondial à Paris. Les recommandations présentées s’alignent étroitement sur les propositions de réforme de l’architecture financière internationale par le Secrétaire général des Nations Unies, comme l’indique l’initiative du Secrétaire général de stimuler les ODD pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Tout d’abord la nécessité de réduire le coût du financement et d’accroître son accessibilité a été soulignée. Une priorité immédiate potentielle serait d’allouer davantage de ressources à l’Association internationale de développement (AID) de la Banque mondiale et d’assurer la viabilité financière à long terme de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (PRGT) du FMI. De plus, la réorientation des Droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI vers les banques multilatérales de développement (BMD), telles que la Banque africaine de développement, a le potentiel de mobiliser des ressources, jusqu’à quatre fois le montant des DTS réorientés. En outre, l’expansion des programmes de garantie souverain-souverain et BMD-souverain peut réduire considérablement les coûts d’emprunt pour les Pays en développement. Le financement mixte peut constituer un outil important de réduction des risques afin de mobiliser davantage d’investissements du secteur privé.

Ensuite, il est impératif de réformer le règlement de la dette et le cadre réglementaire. Le cadre commun du G20 existant n’a pas efficacement soutenu les pays surendettés. Il nécessite une refonte pour être plus efficace, limité dans le temps et transparent, en étendant l’éligibilité aux Pays à revenu intermédiaire et en autorisant le blocage des paiements du Service de la dette sur demande. Afin de prévenir de manière proactive le surendettement futur, toutes les nouvelles émissions de dette souveraine devront inclure des clauses d’urgence climatique, qui suspendent les paiements du Service de la dette en cas de catastrophes liées au climat.

Enfin, renforcer la voix et la représentation de l’Afrique est de la plus haute importance. Il est essentiel de garantir un siège permanent à l’Union africaine au G20 et d’augmenter la quote-part de l’Afrique au FMI. Ces mesures garantiront que les points de vue et les intérêts de l’Afrique soient correctement représentés et pris en compte dans les processus décisionnels économiques mondiaux.

Coalition de la dette durable – Évènement parallèle à Paris

La CEA a invité les délégations africaines à un évènement parallèle clé du Sommet, sur le thème, « Recommandations de la Coalition de la dette durable et alliés », organisé à 16 h 30, le jeudi 22 juin, au bâtiment de l’OCDE à Paris. Plus de détails sont disponibles ici : Inscrivez-vous ici :

https://us06web.zoom.us/meeting/register/tZMlceqgrzIoHNA8YYLHkXLy8V9O2y6Cymsa#/registration

Pour les requêtes médias et les entretiens avec la CEA, contactez :
À Paris : Sophia Scheidewind : sophia.schneidewind@un.org
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