Résultats et perspectives économiques trimestriels de l’Afrique Janvier-mars 2023

Les dépenses importent pour la croissance et la viabilité de la dette
Release Date:
20 juin, 2023

Le monde souffre d’incertitudes en raison de la guerre en Ukraine et des séquelles de la pandémie de COVID-19. La flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, l’augmentation des coûts d’emprunt, la réduction de la marge de manœuvre budgétaire et la demande croissante de dépenses en faveur des personnes vulnérables ont déconcerté les pays qui luttent encore pour se remettre de la pandémie. Selon le Fonds monétaire international (FMI) (2023), la croissance mondiale devrait passer de 3,4 % en 2022 à 2,9 % en 2023, puis remonter à 3,1 % en 2024. La réouverture brutale du marché chinois après les restrictions introduites en réponse à la pandémie offre la possibilité d’une augmentation rapide de l’activité économique, mais le conflit en Ukraine pourrait continuer de freiner la croissance économique. L’inflation mondiale devrait passer de 8,8 % en 2022 à 6,6 % en 2023 et à 4,3 % en 2024, mais elle reste supérieure aux niveaux prépandémiques d’environ 3,5 % (FMI, 2023). Pour lutter contre l’inflation, les banques centrales ont relevé leurs taux d’intérêt, mais le resserrement monétaire risque d’aggraver la crise de la dette dans les pays en développement. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que la dette publique moyenne devrait tomber à 62,1 % du PIB en 2023, contre 67,4 % en 2022, même si certains pays restent en situation de surendettement.

Le présent rapport fournit une analyse de l’évolution macroéconomique de janvier à mars 2023 et des perspectives pour le continent, en ce qui concerne la croissance économique, l’inflation et les politiques budgétaires et monétaires. Il présente une évaluation de la composition des dépenses publiques en Afrique, montrant que les pouvoirs publics africains affichent de dépenses de consommation plus élevées et des dépenses d’investissement plus faibles que dans les économies développées et émergentes, ce qui pourrait entraver la croissance et la soutenabilité de la dette, en particulier dans les pays les moins avancés d’Afrique. Les orientations recommandées sur la base de l’évaluation sont présentées dans la dernière section du rapport.