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Made in Central Africa : les PME appellent la CEA à les outiller pour le succès de la stratégie sous-régionale d’import-substitution et la pleine participation dans la ZLECAf

24 février, 2024
Made in Central Africa: SMEs call on ECA to give them tools to contribute successfully to the sub-regional import-substitution strategy

Yaoundé, 24 février 2024 (CEA) – « La réussite de l’import-substitution en Afrique centrale passera nécessairement par le développement du contenu local mettant les PME au cœur de l’ambition pour dépasser la création de la valeur et atteindre la rétention de la valeur » c’est l’idée majeure qui ressort de la conversation entre Jean Luc Mastaki, les PME et les chercheurs au cours du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat (Promote) à Yaoundé.

Le 24 février 2024, au stand des Nations Unies à Promote, le Directeur du Bureau Sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA a échangé avec les PME, les chercheurs en agro-industrie et la presse sur le thème « Import-substitution, Zone Economique Spéciale et contenu local en Afrique Centrale : des clés pour accélérer l’industrialisation et la diversification économique par les PME ».

La pleine participation des PME à l’import-substitution à travers le développement des chaines de valeurs est garantie par la mise en place des zones économiques spéciales. 80% voire 85% des entreprises de la sous-région sont des PME et TPE. Elles ne résistent pas au climat des affaires ombrageux. Or, l’implication des PME dans l’industrie permet leur contribution aux grappes de transformation.

Pour renforcer la compétitivité des PME, la mise en place des zones économiques spéciales permet de pallier aux défis de formalité administration de création et installation d’entreprise, de l’énergie (coût, qualité et permanence de l’électricité), de l’enclavement des bassins de production et de la pression fiscale. Les zones économiques spéciales étant des enclaves de développement de l’industrie, les facilités offertes vont entrainer la réduction substantielle des coûts d’exploitation et baisser le prix de revient des produits favorisant ainsi la compétitivité locale, sous-régionale et régionale des PME. En outre, dans le prolongement du développement des capacités, les PME vont développer les compétences et savoir-faire de leur personnel facilitant ainsi la domestication de la technologie.

Au sein des ZES, les PME ont la possibilité d’améliorer leur savoir-faire. Le partenariat PME locales-Firmes multinationales au sein des ZES garantit le renforcement de capacités des entrepreneurs locaux. C’est le cas notamment pour l’automatisation et la standardisation des process industriels. Plus largement, au sein des ZES, les PME vont incorporer les piliers de l’infrastructure qualité dans le processus de fabrication afin d’atteindre la compétitivité qualité qui devient l’exigence des marchés africains constituée de plus en plus d’une importante classe moyenne africaine. Il s’agira donc de s’inscrire dans les normes et standards, de respecter la métrologie légale et industrielle, d’améliorer le packaging qui est un élément marketing pour la fabrication et une garantie pour la traçabilité. Les produits issus des PME locales devront donc se garder de constituer des épines à la santé des consommateurs d’une part et à la protection de l’environnement d’autre part.

Conformément à son mandat de développer une industrie durable, la CEA conçoit les ZES nouvelles génération et la contribution des PME à ces dernières comme des cadres de rétention de la valeur. Au-delà, de la création d’emplois directs et indirects et du développement des compétences à travers le lien industrie-formation technique et professionnelle, les ZES et les PME doivent concourir à l’essor du contenu local. Ceci n’est possible que si les firmes multinationales ont l’exigence de nouer les partenariats d’affaires avec les entreprises locales, employer la main d’œuvre locale et payer les salaires, mobiliser l’épargne locale dans les banques pour investir dans l’industrie afin que les locaux soient actionnaires dans les ZES.

Les statistiques des Nations Unies établissent qu’en 2037, plus de la moitié de la population africaine sera urbaine. Répondre aux besoins de cette population en termes de produits locaux manufacturés de qualité et compétitifs exigent une mise à jour du fonctionnement des entreprises africaines. C’est d’autant plus une exigence car les Chefs d’Etat de la CEMAC ont adopté une stratégie d’import-substitution en mars 2023. En 2018, les 6 pays de la CEMAC ont importé 2780 milliards FCFA des produits de grande nécessité (viande, poisson, riz, hydrocarbure). Cette dépendance envers le marché international met à mal le consommateur local du fait de l’inflation issue des déséquilibres internationaux. En 2023, selon le rapport sur l’Etat de la diversification économique en Afrique centrale de la CEA, l’inflation s’est établie à 11% dans la sous-région et elle devrait se situer à 7% en 2024. Soit une augmentation constante.

Renseignements aux médias

Zacharie Roger MBARGA – Responsable de la Communication
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
637, rue 3.069, Quartier du Lac, Yaoundé, Cameroun
Tél: +237 222504348
Courriel: zacharie.mbargayene@un.org