Journée africaine de la statistique 2025
Tirer parti des innovations en matière de données et de statistiques pour promouvoir une société juste, pacifique, inclusive et prospère pour les Africains
Contexte
Célébrée chaque année le 18 novembre, la Journée africaine de la statistique a pour objectif de sensibiliser le public à l’importance de la statistique dans tous les aspects de la vie sociale et économique. En 2025, elle se tiendra sous le thème « Tirer parti des innovations en matière de données et de statistiques pour promouvoir une société juste, pacifique, inclusive et prospère pour les Africains », qui s‘inspire du thème de l’Union africaine pour 2025 : « Justice pour les Africains et les personnes d‘ascendance africaine grâce aux réparations ». Cette année, les célébrations seront axées sur l’importance croissante que revêt l’exploitation du pouvoir de transformation des données et des innovations statistiques face aux défis du développement en Afrique. Compte tenu de cette importance, il convient de transformer les systèmes statistiques, notamment par l’adoption de technologies de pointe, pour faire en sorte que les données produites soient opportunes, pertinentes et inclusives et qu’elles puissent donc éclairer des politiques fondées sur des données probantes qui favorisent la paix, la justice et la prospérité.
Importance des statistiques
L’Afrique reste confrontée à des défis de taille dans ses efforts pour parvenir à un développement durable et inclusif. Plus d’une personne sur cinq en Afrique a connu la faim en 2024 et les niveaux moyens de prévalence de la faim augmentent sur le continent1. Selon le Global Peace Index 2025 (indice 2025 de la paix dans le monde), l’Afrique subsaharienne, qui compte trois des 10 pays les moins pacifiques du monde, a vu son score moyen concernant la paix baisser de 0,17 % au cours de l’année écoulée. Si la paix globale s’est améliorée dans la moitié des pays d’Afrique subsaharienne, elle s’est détériorée dans l’autre moitié. L’Afrique subsaharienne est confrontée à plusieurs crises sécuritaires, en particulier l’augmentation des troubles politiques et du terrorisme dans le Sahel central ; 6 des 10 pays ayant les scores les plus élevés en ce qui concerne les effets négatifs du terrorisme se trouvent en Afrique subsaharienne2. La paix et l’accès à la justice sont des pierres angulaires des droits de l’homme et sont liés à tous les aspects de la prospérité. Il est donc essentiel de garantir la paix et l’accès à la justice pour parvenir à un développement durable en Afrique.
Bien que la disponibilité des données relatives à l’objectif de développement durable 16 (promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et inclusives) se soit nettement améliorée depuis l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les États doivent en faire davantage, car la communication des progrès sur les indicateurs connexes reste un défi : des données suffisantes (au moins deux points de données) pour mesurer les progrès ne sont produites que pour un petit nombre de pays. Il faut déployer d’importants efforts pour renforcer suffisamment les capacités statistiques nationales afin de produire les statistiques et autres données nécessaires au suivi de la paix, de la justice et de l’inclusion au niveau national, notamment en ce qui concerne les indicateurs de l’objectif 16. Ces efforts doivent venir des systèmes statistiques nationaux eux- mêmes, qui sont les premiers responsables de la production, de la compilation et de la communication de ces données3. Aussi est-il nécessaire de disposer de systèmes de données solides qui soient de nature à éclairer les politiques et à faciliter le suive des progrès accomplis. Au-delà de l’ambition, il importe plus que jamais d’augmenter les investissements dans les innovations pour produire des données et des statistiques, compte tenu de la demande croissante de statistiques fiables sur des sujets tels que la gouvernance, la justice, l’inclusion et la situation socioéconomique, qui sont tous incorporés dans le thème de la Journée africaine de la statistique 2025.
Investir dans les innovations en matière de données pour moderniser les systèmes statistiques nationaux
D’un bout à l’autre du continent, des États ont déjà adopté des approches numériques et technologiques pour mettre à profit la gouvernance transformatrice et la prestation de services au service d’une vie meilleure. Les technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle et les données mobiles, sont de plus en plus utilisées pour combler les lacunes en matière d’éducation, de soins de santé et d’engagement civique. Les exemples incluent les plateformes bancaires et mobiles interopérables pour l’inclusion financière ; la numérisation des plateformes de services publics pour améliorer la prestation de services sociaux et rendre ceux- ci plus accessibles ; et l’utilisation de systèmes d’identification biométrique pour rationaliser les services liés à l’immigration, aux opérations bancaires et aux pensions de retraite. Ces innovations ne sont pas simplement des technologies : ce sont des outils sociaux qui donnent aux citoyens des moyens d’action, réduisent les inégalités et promeuvent la paix et la prospérité. À l’avenir, des plateformes alimentées par l’intelligence artificielle et contextualisées pour répondre aux besoins des populations africaines devront être utilisées comme catalyseurs de l’innovation, sachant que les données, en tant que bien public, devront être librement accessibles.
Par exemple, les services statistiques du Ghana ont modernisé la collecte de données pour les statistiques de gouvernance en utilisant des entretiens téléphoniques assistés par ordinateur. De même, le Ministère ougandais de la justice et des affaires constitutionnelles a entrepris d’améliorer ses systèmes de données administratives en renforçant l’harmonisation et l’interopérabilité de ses statistiques sur la gouvernance. En outre, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont conjointement élaboré un programme d’enquête au titre de l’objectif de développement durable 16, un outil éprouvé et de grande qualité dont les États peuvent se servir pour mesurer les progrès accomplis dans la réalisation d’un grand nombre d’indicateurs de l’objectif 164. Par ailleurs, le Groupe de Praia pour l’étude des statistiques sur la gouvernance joue un rôle essentiel dans le développement des normes existantes et l’élaboration de méthodologies internationalement reconnues aux fins de la production de statistiques fiables et comparables sur la gouvernance qui puissent éclairer les politiques de développement après la fin du Programme 2030. Le Groupe de Praia se concentre sur les défis de développement liés à la gouvernance : non-discrimination et égalité, participation aux affaires politiques et publiques, accès à la justice et qualité de celle-ci, absence de corruption, ouverture, réactivité, confiance, sécurité et sûreté.
L’innovation et la modernisation dans le cadre d’une architecture des opérations statistiques fondée sur des normes, y compris des cadres juridiques et des systèmes statistiques nationaux performants qui favorisent l’innovation au lieu de l’entraver, sont fondamentales, étant donné que les solutions techniques en elles-mêmes ne débouchent pas souvent sur un changement durable. Pour tirer le meilleur parti des investissements, il est important d’appuyer les efforts techniques qui sont alignés sur des objectifs plus larges, tels que l’amélioration de la stabilité, de l’inclusion ou du développement à long terme. Il s’agit notamment d’utiliser la technologie numérique ou d’autres innovations pour un produit ou un service particulier afin de prouver la valeur globale des statistiques officielles pour les utilisateurs. S’il est des domaines dans lesquels la recherche-développement doit être soutenue, ce sont les méthodologies et les systèmes permettant de stimuler l’innovation et de favoriser l’efficacité des statistiques officielles à l’aide des technologies géospatiales, des mégadonnées et des données générées par les citoyens.
Les États africains sont invités à investir massivement dans l’innovation afin de tirer pleinement parti des nouvelles possibilités qui se sont avérées de nature à accroître l’efficacité et l’efficience des procédés dans la chaîne de valeur des données, à mesure qu’évoluent les systèmes de données. En outre, les innovations en matière de données menées par les jeunes, les nouveaux produits et plateformes statistiques qui répondent aux besoins des utilisateurs de données, ainsi qu’une collaboration plus large et plus profonde avec les utilisateurs sont tous essentiels pour améliorer la visibilité des données au service du développement durable.
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