L'Afrique centrale est à un tournant stratégique. Face à un environnement mondial incertain (tensions géopolitiques, changement climatique, perturbations des chaînes d'approvisionnement), la région reste fortement exposée aux chocs externes. Cette vulnérabilité est structurelle : l'économie est caractérisée par une forte dépendance aux exportations extractives (l'extraction représente 26 % du PIB), un commerce intra-régional très faible (seulement 2,8 % des exportations totales ) et une base productive étroite. Par exemple, l'industrie manufacturière ne contribue qu'à 14 % du PIB.
Pour combler ce déficit de transformation, le Bureau sous-régional de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) , en partenariat avec la CEEAC, la CEMAC et le Système des Nations Unies , organise à Yaoundé une Conférence régionale de haut niveau les 26 et 27 novembre 2025.
L'objectif principal est de bâtir une coalition pour des financements transformateurs et de renforcer la capacité de la région à mobiliser un financement durable pour des projets de diversification. Cette initiative vise à canaliser les ressources vers des projets bancables à fort impact alignés sur trois piliers stratégiques :
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Le développement des capacités productives, en sachant que l'Afrique centrale se situe sous la moyenne africaine à l'Indice des Capacités Productives (PCI) de l'UNCTAD, avec un score de 29,1.
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Le renforcement de l'intégration commerciale régionale, notamment en intégrant mieux les PME et en formalisant l'important commerce transfrontalier informel.
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L'exploitation de l'économie bleue, un secteur sous-exploité dont la valeur annuelle en Afrique est projetée à 576 milliards USD d'ici 2063.
Cette initiative est unanimement saluée par les grandes Institutions Financières de Développement (IFD). La Banque mondiale a d'ailleurs annoncé un portefeuille de projets régionaux de 300 millions USD chacun, tandis que la BAD, Afreximbank et la BDEAC ont confirmé leur engagement à travers divers instruments (guichet climat, Fonds Bleu du Bassin du Congo, dispositifs d’appui aux PME exportatrices).
La conférence prévoit d'aboutir à des résultats concrets:
- La formation de 30 à 40 décideurs sur les mécanismes de financement durable (vert/bleu, mixte).
- La validation d'au moins deux projets régionaux bancables prioritaires, comme le Programme régional de compétitivité PME/CVR et le Centre de formation sur l'Économie bleue.
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L'adoption d'un Communiqué conjoint consolidant l'endossement des États membres et les engagements d'intérêt de financement des IFD.