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Qui a le droit de posséder des terres en Afrique ?

15 November, 2025

Addis-Abeba, 15 novembre 2025 (ECA) - L’une des séances plénières les plus attendues de la Conférence sur la politique foncière en Afrique (CLPA) de cette année a réuni des intervenants de divers horizons professionnels pour débattre du thème suivant : « Continuités et divergences coloniales : qui a le droit d’accéder à la terre et d’en être propriétaire en Afrique » ? Le panel d’intervenants, présidé par M. Kimani Njogu, comprenait M. Smokin Wanjala, Juge de la Cour suprême du Kenya et Directeur général de l’Académie judiciaire du Kenya ; Mme Tsitsi Choruma-Dozwa, Commissaire de la Commission foncière du Zimbabwe ; et M. Jimmy Ochom, Coordinateur des droits fonciers à Oxfam.

Justice Wanjala a ouvert le débat en invitant les participants à discuter de la manière dont l’héritage colonial continue de façonner la propriété et l’accès à la terre, en opposant des communautés et en fragilisant les systèmes coutumiers. S’appuyant sur des exemples kényans, il a mis en lumière la jurisprudence du pays, appliquée depuis l’indépendance, qui privilégie l’enregistrement foncier par les personnes physiques ou morales aux revendications foncières coutumières qui régissaient le territoire africain avant la colonisation. Il a exhorté les membres à la prudence dans leur recherche de solutions afin de ne pas fonder les nouvelles lois et constitutions sur des héritages coloniaux. Il a affirmé que, malgré leur marginalisation, les systèmes de régimes fonciers coutumiers demeurent résilients et fonctionnels dans de nombreuses régions. Le défi lancé aux participants était de reconnaître formellement ces systèmes et de les intégrer aux cadres modernes d’administration foncière.

Mme Choruma-Dozwa a débuté sa présentation en invitant les participants à réfléchir à la question suivante : Qui a droit à la terre en Afrique ? À partir de l’histoire du Zimbabwe en matière de lois et d’accords fonciers, les participants ont pu retracer l’élaboration et l’application de lois foncières discriminatoires, jusqu’à leur abrogation. La loi sur la répartition des terres de 1931 et la loi sur le régime foncier de 1969, respectivement, ont instauré une ségrégation raciale des terres au Zimbabwe, attribuant aux Européens et aux Africains la même superficie (45 millions d’hectares chacun), malgré la disparité démographique (les Africains représentaient 95 % de la population, contre seulement 5 % pour les Européens). La répartition inégale des terres était au cœur de la guerre d’indépendance du Zimbabwe, marquant le début du partage des terres africaines aux Africains. Parmi les mesures mises en place figurait la politique de décongestion, autorisant les Africains à vivre et à travailler sur leurs terres. De plus, la priorité fut accordée aux agriculteurs pour l’installation afin de préserver la productivité du pays. D’autres mesures comprenaient la création d’une Banque foncière pour soutenir les nouveaux agriculteurs et l’inauguration de la Commission foncière du Zimbabwe. C’est également dans ce processus que le Gouvernement zimbabwéen a octroyé des titres de propriété à toutes les personnes réinstallées. Selon Tsitsi, parmi ces personnes, 20 % des terres attribuées l’ont été à des femmes, 7,5 % aux jeunes et 8,5 % aux anciens combattants.

Grâce à ces mesures mises en place, « le Zimbabwe est devenu un pays autosuffisant en production céréalière et capable d’exporter ses excédents », a-t-il déclaré.

Malgré les progrès considérables accomplis en matière de réformes foncières, certaines continuités coloniales persistent encore aujourd’hui. Par exemple, les Africains restent propriétaires des vastes exploitations agricoles laissées par les colons blancs et refusent de les partager pour la réinstallation d’autres Africains. De plus, des sanctions ont été imposées au Zimbabwe par les pays occidentaux en raison des politiques mises en œuvre.

À propos de la question des sanctions, elle a conclu en citant un proverbe shona qui se traduit littéralement par : « Qui frappe une grenouille l’aide à gravir une montagne ». Dans ce contexte, il faisait référence au retrait de l’aide étrangère, contraignant le Zimbabwe à devenir autosuffisant en matière de production alimentaire.

M. Ochom a clôturé la session en soulignant l’importance d’avoir des approches inclusives, telles que les coentreprises pour les exploitants agricoles aux ressources limitées. Il a réaffirmé le rôle de l’État dans la récupération et le réaménagement des terres pour le bien public. « Les continuités coloniales, a-t-il déclaré, peuvent être démantelées par la justice et les réparations, grâce à une gouvernance équitable et axée sur la communauté ». En Ouganda, le régime foncier coutumier peut coexister avec le régime foncier individuel grâce aux cadres constitutionnels mis en place par le gouvernement. En conclusion, selon M. Ochom, une solution durable à la question foncière sur le continent passerait par le renforcement des structures continentales en matière de justice foncière et de réparation des préjudices fonciers au niveau politique.

Récit de Nicholas Mokua, Twaweza Communications, CLPA2025

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org

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