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Atelier régional africain sur l'éthique, la gouvernance et la qualité des données à Nairobi

2 septembre, 2025
Atelier régional africain sur l'éthique, la gouvernance et la qualité des données à Nairobi

Nairobi, Kenya, le 2 septembre 2025 – Dans le cadre des efforts visant à transformer en profondeur les bureaux nationaux de statistique (BNS) africains afin qu’ils deviennent des gestionnaires agiles de données de haute qualité dans un écosystème moderne, un atelier de renforcement des capacités de trois jours se tient à Nairobi sur le thème : « Éthique, gouvernance et qualité des données dans un écosystème de données en mutation pour les pays africaims ».

Cet atelier, organisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en collaboration avec la Division de statistiques des Nations Unies (DSNU), le Bureau national de statistiques du Kenya (KNBS, vise à renforcer la capacité des BNS d’Afrique à s’adapter à un paysage des données en rapide évolution.

Selon les organisateurs, la pandémie de COVID-19 a souligné la nécessité de systèmes statistiques résilients, adaptatifs et de haute qualité, capables de fournir des données actualisées et désagrégées pour éclairer les politiques et mesurer les progrès.

Les discussions s’articuleront autour de quatre axes clés.

Par exemple, le rôle évolutif des BNS doit évoluer, passant de simples producteurs de données à des gestionnaires officiels des données pour la nation. Cela implique de gérer l’ensemble de l’écosystème national des données, de favoriser les partenariats et de maintenir la confiance du public grâce à la transparence et à un engagement indéfectible envers la qualité des données.

De plus, les lois statistiques existantes sont souvent obsolètes. Il est urgent de mettre à jour la législation afin d’habiliter officiellement les BINS à accéder à de nouvelles sources de données, telles que les mégadonnées et les archives administratives, et à les intégrer, tout en préservant la confidentialité des données et l’indépendance professionnelle.

Par ailleurs, l’intégration de sources de données non traditionnelles (par exemple, les données mobiles, l’imagerie satellitaire) représente un défi majeur pour le contrôle de la qualité. Les BNS doivent mettre en œuvre le Cadre national d’assurance qualité (CNAQ) des Nations Unies afin de développer de nouvelles normes et méthodes agiles pour garantir que ces nouvelles sources soient adaptées à l’utilisation des politiques publiques sans compromettre la rigueur établie.

En outre, il est nécessaire de repenser la production statistique et de moderniser l’ensemble de l’architecture de production des données. Cela implique une refonte des processus basés sur le Modèle générique de processus statistique (GSBPM) afin d’intégrer harmonieusement les mégadonnées, les informations géospatiales et les données générées par les citoyens. L’objectif est de construire un système plus adaptable, résilient et efficace, conforme aux normes mondiales et répondant mieux aux besoins des utilisateurs.

« Cet atelier arrive à point nommé. Guidés par la Stratégie mondiale des données sur l’environnement (2025) du PNUE et le Compte des Nations Unies pour le développement (Tranche 14), nous renforçons la qualité, l’accès et la gouvernance des données afin de mieux suivre les AME et d’atteindre les ODD », a déclaré le Chef par intérim de l’Unité des statistiques sur les ODD et l’environnement du PNUE, M. Dany Chafari, dans son discours d’ouverture.

« Les nouvelles sources de données – observations de la Terre, l’IA et la science citoyenne – doivent s’accompagner d’une éthique et d’institutions solides. Notre atelier promeut une gouvernance des données juste, transparente et inclusive afin de bâtir un écosystème mondial de données fiable pour les populations, la planète et la prospérité », a-t-il ajouté.

À l’ouverture de l’atelier, le Statisticien, à la Division de statistique des Nations Unies, du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES), Keping Yao, a déclaré : « Les bureaux nationaux de statistique (BNS) sont confrontés à l’évolution rapide des technologies numériques, à de nouvelles sources de données et à un écosystème de données complexe. Cet évènement aborde un large éventail d’impératifs : la pertinence, la résilience et la coordination des SSN, la modernisation de la législation statistique, la portée et le cadre de la gouvernance des données pour les statistiques et les données, l’assurance qualité des données, le processus statistiques, la confiance du public et l’accès équitable aux statistiques et aux données ».

« L’atelier examinera l’impact du projet, partagera les réussites et les enseignements tirés, maintiendra la dynamique et informera le Groupe de travail de la Commission de statistique des Nations Unies sur la gouvernance des données, lancé le 24 juin 2025 », a-t-il ajouté.

Représentant la CEA, M. André Nonguierma, le Chef de la Section de la gestion de l’information géospatiale, a déclaré : « Ce projet aide les bureaux nationaux de statistique africains à devenir plus résilients et agiles, répondre aux besoins de relance et se préparer aux nouvelles exigences en matière de données sociales, économiques, environnementales et technologiques ».

« Depuis septembre 2022, ce projet a renforcé la gouvernance, modernisé les systèmes et mis en œuvre le big data et les données géospatiales, permettant ainsi à 50 pays, dont des PMA, des PEID et des PDSL, de produire et de gérer des données de manière plus agile et inclusive », a-t-il souligné.

« Cet atelier sert de plateforme pour partager les pratiques, relever les défis et tracer la voie à suivre. La pérennité des acquis nécessite un soutien politique, des partenariats et des investissements », a-t-il conclu.

« Le Kenya accueillera le troisième Festival mondial des données pour le développement à Nairobi, en juin 2026. Il s’agira d’une étape importante pour le leadership de l’Afrique en matière d’innovation dans le domaine des données et de gouvernance inclusive, où les données et les technologies seront utilisées pour améliorer les conditions de vie », a déclaré le Directeur général du Bureau national de statistiques du Kenya, M. Macdonald George Obudho.

« Ce festival sera piloté par l’Afrique, avec le Kenya comme hôte. Les pays africains et leurs partenaires seront présents pour animer des sessions sur les écosystèmes de données régionaux et présenter des exemples concrets.

Tout au long de l’évènement, les participants participeront à des ateliers interactifs et à des discussions de groupe afin de partager leurs expériences, leurs défis et leurs solutions pratiques issues de leurs contextes nationaux. L’atelier se conclura par une table ronde qui permettra de dégager des idées clés, des recommandations et des pistes de réflexion.

En réunissant des statisticiens et des experts de haut niveau de toute la région, la DSNU, le KNBS et la CEA visent à favoriser la collaboration et le partage des connaissances afin d’aider les pays africains à moderniser leurs systèmes statistiques et à faire face aux complexités d’un écosystème de données de plus en plus dynamique.

Publié par :
La Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
BP 3001 
Addis-Abeba (Éthiopie) 
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