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Les jeunes africains, un atout pour leurs pays

2 décembre, 2019
Selon Mme Okome, les principaux défis actuels comprennent la disparité entre les sexes, la faible corrélation entre la croissance économique et les possibilités d'emploi et le fait qu'un nombre important d'emplois créés sont de faible qualité.
Les jeunes africains, un atout pour leurs pays

Sharm El Sheikh, 2 décembre (CEA) - Le Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord a organisé le 2 décembre un événement spécial sous le thème : Compétences et création d'emplois pour les jeunes : l’expérience de l'Afrique du Nord.                      

La réunion s'est tenue en marge de la Conférence Economique Africaine (CEA) 2019, conjointement organisée par la CEA, le PNUD et la BAD sous le thème : «Emplois, entrepreneuriat et développement des capacités pour les jeunes africains», et a été l’occasion pour les participants d’analyser les caractéristiques de l'emploi des jeunes en Afrique du Nord ainsi que les obstacles auxquels ces derniers sont confrontés dans leurs pays.

La rencontre ainsi permis d’aborder des questions clés telles que le développement des compétences et la création d'emplois pour les jeunes, les meilleures pratiques et les enseignements tirés en matière de réforme de l'éducation et pour le renforcement de la réactivité aux dynamiques des marchés du travail. Par ailleurs, les participants ont également les modalités pour les pays de renforcer la création d’emploi, en particulier pour les jeunes, telles que la promotion de l'esprit d'entreprise.

Les jeunes sont des atouts potentiels qui peuvent contribuer au développement durable si l’on prend leurs besoins en compte, a déclaré Mojubaolu Okome, Professeur de science politique, d’études africaines et féminines au Brooklyn College, qui a souligné que les 20 dernières années ont vu une augmentation des taux de scolarisation et une diminution de l'écart entre les sexes sur le plan de l’éducation.

Selon Mme Okome, les principaux défis actuels comprennent la disparité entre les sexes, la faible corrélation entre la croissance économique et les possibilités d'emploi et le fait qu'un nombre important d'emplois créés sont de faible qualité.

Pour sa part, Hassan Yousif, spécialsite de la population et du développement social et expert auprès du Conseil national de la population du Soudan, a insisté sur la nécessité de combler les lacunes existantes dans les analyses de l'emploi, des marchés du travail et des politiques économiques et sociales liées au bien-être et aux aspirations des jeunes. Alors qu'une grande partie de la littérature sur l'emploi des jeunes appelle à la création de postes et d’opportunités de les absorber sur le marché du travail, on sait peu de choses sur les jeunes eux-mêmes, leurs caractéristiques démographiques et leurs aspirations. Il faudrait également recueillir davantage d'informations sur l'impact de la situation démographique des jeunes sur leur bien-être social, leur protection sociale, leur éducation, leur santé ainsi que sur leurs compétences et leur capacité à répondre aux demandes du marché du travail.

Pour sa part, l'ancien secrétaire d'État tunisien à la jeunesse et aux sports et expert indépendant Fethi Touzri a décrit l'expérience de son pays, les actions actuellement menées pour concevoir une stratégie intersectorielle et des programmes pour la jeunesse ainsi que la nouvelle loi sur les start-ups, qui facilite le développement de de nouvelles entreprises et vise à permettre à la Tunisie à devenir un hub numérique.

La population de jeunes en Afrique croît aujourd’hui rapidement et devrait doubler, dépassant les 830 millions d’individus d’ici 2050. Cette augmentation de la population en âge de travailler constitue une opportunité de stimuler la productivité et de faciliter une croissance inclusive à travers le continent. Cependant, une grande partie de ce dividende démographique reste largement inexploitée. Bien que 10 à 12 millions de jeunes entrent sur le marché du travail tous les ans, seuls environ 3 millions d'emplois formels sont créés chaque année en Afrique. Par ailleurs, un tiers des jeunes Africains âgés de 15 à 35 ans est au chômage et un autre tiers est employé de manière vulnérable, principalement dans le secteur informel.

En Afrique du Nord, les taux de chômage nationaux sont restés supérieurs à 10% entre 2015 et 2018, tandis que les jeunes et les femmes sont particulièrement touchés par des taux de chômage qui atteignent près du double et parfois le triple des chiffres nationaux.

La Conférence économique Africaine 2019 a réuni des représentants de la jeunesse, des chercheurs, des décideurs politiques et des praticiens du développement d'Afrique et du monde entier pour discuter des développements récents sur les questions de l'emploi des jeunes, des compétences et de l'entrepreneuriat en Afrique.

La conférence a également été l'occasion d'évaluer l'efficacité des réformes en cours pour combler le déficit de compétences des jeunes en Afrique et développer leurs capacités entrepreneuriales, se pencher sur les nouveaux défis en matière d'emploi, de compétences et d'entrepreneuriat des jeunes en Afrique pour éclairer les stratégies des pays et identifier des innovations innovantes fondées sur des données et des politiques applicables.