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C’est maintenant ou jamais de sauver la nature et de garantir un développement durable

15 décembre, 2022
It is now or never to save nature and secure sustainable development

Montréal, Canada, le 15 décembre 2022 (CEA) - Les Commissions économiques régionales (CER) des Nations Unies affirment que la mise en place d’un cadre équitable pour la biodiversité est le moyen pour l’humanité de parvenir au développement durable.

Le monde est à la croisée des chemins alors que les dirigeants mondiaux se battent pour forger un nouvel accord visant à protéger la biodiversité lors de la COP15 de la Convention sur la biodiversité (CDB), en cours à Montréal, au Canada.

S’exprimant lors d’un évènement conjoint de haut niveau des Commissions régionales des Nations Unies, les dirigeants ont souligné l’urgence d’enrayer la perte de la biodiversité, réitérant que la protection de la biodiversité est inextricablement liée aux Objectifs de développement durable (ODD).

« Plus de 62 % de la population africaine dépend directement des services écosystémiques pour l’alimentation, l’eau, l’énergie, la santé et les moyens de subsistance », a expliqué le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique, Antonio Pedro, lors d’une table ronde animée par le Journaliste international, Femi Oké.

M. Pedro a déclaré qu’il est important d’intégrer l’utilisation durable des ressources naturelles dans les stratégies nationales et d’enrayer la perte de la biodiversité. Par exemple, le tourisme en Afrique repose largement sur les écosystèmes. En 2019, le tourisme représentait environ 7 % du PIB de l’Afrique soit 169 milliards de dollars de contribution à l’économie.

Il a souligné qu’il est essentiel de s’assurer que le tourisme fasse partie des efforts de transformation structurelle et la réalisation des ODD de l’Afrique. Il a ajouté qu’une proposition de valeur claire des efforts de conservation de la biodiversité est essentielle pour toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales.

« La transformation structurelle de nos économies est essentielle », a déclaré M. Pedro, notant que le rôle de la biodiversité a été reconnu dans la promotion de la transformation de l’Afrique par les chefs d’État de l’Union africaine lors du dernier Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique.

Bien que l’Afrique soit l’un des continents riches en biodiversité, elle a été confrontée à des défis majeurs ; elle serait particulièrement touchée par un effondrement des services écosystémiques. Selon les estimations, le PIB réel de la région se contracterait de 7,9 % par an d’ici 2030, soit environ 358 milliards de dollars.

L’Afrique possède un quart de la diversité mondiale et un cinquième des espèces connues de mammifères, d’oiseaux et de plantes. Les forêts tropicales abritent la plus grande proportion de la biodiversité. Le Bassin du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, représentant 10 % de la biodiversité mondiale.

Les forêts d’Afrique sont cruciales pour ralentir le changement climatique à l’échelle mondiale. Les forêts tropicales contiennent à elles seules 90 % du carbone africain stocké dans les écosystèmes terrestres du continent. La forêt du Bassin du Congo stocke plus de 60 milliards de tonnes métriques de carbone tandis que ses tourbières contiennent 30 milliards de tonnes métriques de carbone.

De plus, la triple crise à savoir, la COVID 19, la guerre en Ukraine et le changement climatique ont révélé que l’Afrique n’a pas les ressources financières pour faire face et réduire la vulnérabilité. Par conséquent, des stratégies tournées vers l’avenir sont nécessaires pour accroître l’espace budgétaire grâce à des options telles que des facilités de crédits carbone et des financements innovants.

M. Pedro a déploré que la plupart des pays africains ne cartographient pas et n’évaluent pas adéquatement leurs ressources naturelles, y compris les forêts et les services écosystémiques qu’elles fournissent. Il a fait allusion au sous-développement actuel de la Comptabilité du capital naturel (NCA) sur le continent, qui conduit les décideurs politiques à ne pas disposer des informations nécessaires sur la valeur économique et non économique de la biodiversité.

« Cela entrave la formulation de politiques de développement et d’interventions dans des domaines tels que l’environnement, la gestion des forêts ou l’économie verte et bleue », a affirmé M. Pedro, ajoutant que le manque de financement pour l’action positive envers la nature et la biodiversité est un autre défi.

Pour contrer ces défis, la CEA a aidé les systèmes statistiques nationaux à développer leur capacité à mieux rendre compte de la valeur du capital naturel dans les comptes nationaux.

En outre, la CEA travaillera avec le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, la Commission de l’Union africaine et d’autres partenaires pour aider les États membres à affiner leurs Stratégies et plans d’action nationaux en faveur de la biodiversité conformément au Cadre mondial de la biodiversité post-2020 et à les intégrer dans les cadres de développement.

En sa qualité de Coordinatrice des Commissions régionales des Nations Unies (CER) pour l’année 2022, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), Olga Algayerova, a présenté une déclaration conjointe des CER et une vision sur la manière dont les CER soutiendraient les pays membres dans la mise en œuvre du Cadre de la biodiversité post-2020. Elle a déclaré que les CER renforceront la capacité des États membres de l’ONU à mobiliser les investissements et à promouvoir le partage et l’échange des connaissances sur la biodiversité.

« La biodiversité n’est pas une fin en soi, mais nous sommes obligés de la protéger et voulons soutenir nos vies et celles de nos enfants et des personnes à charge à l’avenir », a déclaré Mme Algayerova, soulignant que les organes des Nations Unies se sont donné la main pour proposer une approche commune pour intégrer la biodiversité.

« Le projet de Cadre post-2020 doit devenir opérationnel sans délai et les parties ont travaillé pour trouver un terrain d’entente… Cependant, le climat et les générations futures nous obligent à agir maintenant… c’est maintenant ou jamais », a-t-elle déclaré.

La Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, Rola Dashti, a déclaré que la biodiversité est en déclin, exacerbée par le changement climatique. Elle a appelé à une approche coordonnée pour la protection de la biodiversité.

Publié par :
La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
BP 3001 
Addis-Abeba (Éthiopie) 
Tél. +251 11 551 5826 
Adresse électronique : eca-info@un.org 

 

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