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Le Zimbabwe s’engage à rationaliser la communication des données sur le genre

4 juin, 2025
Le Zimbabwe s’engage à rationaliser la communication des données sur le genre

Addis-Abeba, le 4 juin 2025 (CEA) – Le Zimbabwe revoit actuellement son système de suivi de l’égalité des sexes, à la suite d’un consensus national sur un cadre unifié de suivi et de rapports visant à remédier à la fragmentation des systèmes, à l’obsolescence des données et au manque d’harmonisation des indicateurs en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.

Plus de 60 participants se sont réunis à Harare les 27 et 28 mai 2025 afin de valider le Cadre de suivi et de rapports sur l’égalité des sexes (CMS). Cet atelier, organisé par le ministère des affaires féminines, du développement communautaire et des petites et moyennes entreprises (DPE), avec le soutien de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de la Banque africaine de développement, a réuni des représentants des ministères, des départements et organismes gouvernementaux (MDA), de la société civile, des partenaires des Nations Unies et des commissions indépendantes.

« La CEA reste déterminée à soutenir le Zimbabwe dans la mise en place d’un cadre plus solide pour le suivi de l’égalité des sexes, l’intégration du genre dans la planification du développement et le respect des engagements régionaux et internationaux », a déclaré le Chargé des affaires économiques à la CEA, Gonzaque Rosalie.

Les défis du Zimbabwe en matière de données sur le genre entravent depuis longtemps l’évaluation des politiques et la responsabilité. Pour certains indicateurs de genre, les responsables s’appuient sur des statistiques obsolètes ou incomplètes. Des indicateurs clés comme la propriété foncière des femmes ou le travail de soins non rémunéré sont souvent manquants.

« Nous avions du mal à respecter les délais », a déclaré la Directrice du genre, au ministère des affaires féminines, du développement communautaire et des petites et moyennes entreprises, Egnes Nhengo. « Parfois, les ministères envoient les données quelques jours seulement avant la date limite de soumission d’un rapport. D’autres fois, ils ne savent pas quels indicateurs suivre ».

Le nouveau cadre consolide les obligations au titre de la CEDEF, du Programme d’action de Beijing, du Protocole de Maputo, des objectifs de développement durable et d’autres instruments relatifs aux droits humains en un système unique et standardisé.

Grâce aux conseils techniques de la CEA dans le cadre de son projet de renforcement des capacités pour les statistiques et les systèmes de suivi du genre (CB GenSMS), le Zimbabwe a adapté l’Ensemble minimal d’indicateurs de genre pour l’Afrique (MSGIA) à son contexte national, fusionnant ainsi plusieurs exigences en matière de rapports au sein d’un système cohérent.

Il se concentre sur six domaines, à savoir les ressources économiques, la santé, l’éducation, les droits humains, la prise de décision publique et l’environnement ; et ce avec 146 indicateurs spécifiques au contexte.

« Plutôt que de courir après dix modèles de rapport différents, nous souhaitons que tout le monde parle le même langage », a déclaré la Chargée des affaires économiques à la CEA, Edna Akullq. « Le MWACSMED coordonnera la collecte de données, tandis que ZIMSTAT contribuera à établir des bases de référence et des objectifs ».

La Directrice générale du ministère de la condition féminine, Lillian Matsika-Takaendesa, s’exprimant lors de l’ouverture, a qualifié ce cadre d’essentiel à l’élaboration de politiques inclusives et au respect des engagements du Zimbabwe en matière de genre. « Des statistiques de qualité sur le genre ne sont pas de simples outils d’analyse ; elles sont essentielles pour mettre en lumière les réalités auxquelles sont confrontées les femmes et les filles dans nos communautés », a-t-elle déclaré. « L’absence de données précises nous empêche de relever efficacement les défis uniques auxquels elles sont confrontées ».

L’atelier a également permis de tirer les enseignements du processus de préparation du rapport national Beijing +30. Le Consultant national, Piason Mlambo, a noté que, bien que la dernière évaluation ait été consultative et participative, elle a été quelque peu bâclée. « Certains chiffres dataient de cinq ans ou manquaient de ventilation par sexe. Cela rend les données moins utiles », a-t-il déclaré.

Afin de combler ces lacunes, les participants ont proposé d’élargir le système d’information existant sur les violences sexistes en un Système d’information de gestion pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (GEWE MIS) plus vaste, doté de codes d’identification uniques.

Ils ont également réclamé des formations, des directives claires sur les statistiques de genre et la mise en place de points focaux dans chaque ministère. Les contraintes budgétaires ont été signalées comme un obstacle majeur. Le MWACSMED reçoit moins de 1 % du budget national, ce qui a suscité des appels à un financement dédié et un soutien de la part des partenaires de développement.

Un comité directeur multipartite, dirigé par le MWACSMED et composé de représentants du ZIMSTAT, de la Commission pour l’égalité des sexes, de la société civile et des Nations Unies, guidera la mise en œuvre et suivra les progrès.

Les participants ont examiné comment aligner le GMRF sur la prochaine Stratégie nationale de développement II (SND II) du Zimbabwe. M. Mlambo a souligné que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes doivent être intégrées aux dix priorités nationales déjà identifiées, avec des indicateurs clairs, des bases de référence et des cibles mesurables dans le cadre de résultats de la SND II. Les participants ont convenu que ce cadre jouera un rôle déterminant dans l’élaboration du cadre de résultats du deuxième plan national de développement.

ZIMSTAT affinera les bases de référence d’ici août 2025. MWACSMED vise à finaliser le cadre d’ici fin juin et à publier le premier Rapport statistique annuel sur le genre du Zimbabwe début 2026. La CEA et ONU Femmes fourniront un soutien technique continu.

« Nous avons eu trop de solutions de fortune. Nous avons besoin d’une structure qui perdure au-delà d’un seul cycle de rapports », a déclaré Mme Nhengo. « Certains districts continuent de sous-déclarer leurs cas en raison de la stigmatisation ; d’autres manquent d’outils de base. Mais au moins, nous disposons désormais d’une carte pour nous guider ».

Les participants sont repartis avec un engagement commun : un système unique, un ensemble d’'indicateurs unique et une détermination renouvelée à garantir que les femmes et les filles du Zimbabwe soient comptabilisées, prises en compte et servies.

Publié par :
La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
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