Yaoundé/Kigali, 1er octobre 2025 (CEA) – La 4ème session conjointe du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (CIE) d’Afrique centrale et de l’Est a affirmé avec force une vision commune : promouvoir la résilience à travers la transformation structurelle en renforçant les capacités de production et le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est la voie à suivre.
Des leviers stratégiques identifiés
La session qui s’est déroulée en ligne a réuni près de 200 participants représentant les gouvernements, les communautés économiques régionales, le secteur privé, la société civile, les universitaires et la presse internationale. Les échanges ont souligné l’urgence d’investissements soutenus et coordonnés dans des domaines prioritaires afin de bâtir des trajectoires de croissance durable. Parmi ces priorités : il s’agit d’accélérer le développement des chaînes de valeur régionales dans les secteurs tels que le bois, l’agroalimentaire, les mines, renforcer la résilience budgétaire et institutionnelle afin de mieux absorber les chocs, investir dans le capital humain, en particulier les jeunes et les femmes, et développer les compétences numériques et vertes, améliorer la connectivité et les infrastructures pour réduire les coûts logistiques et stimuler le commerce, capitaliser sur la ZLECAf comme levier de compétitivité et d’intégration économique.
Un diagnostic sans appel
Les économies des deux sous-régions demeurent fragiles face aux crises mondiales successives. La croissance reste modeste : 3,3 % en Afrique centrale et 4,9 % en Afrique de l’Est en 2024, bien en deçà du rythme nécessaire pour réduire durablement la pauvreté. Le commerce intrarégional stagne à 2 % en Afrique centrale et 17 % en Afrique de l’Est, loin du potentiel offert par la ZLECAf. Dans les deux sous-régions, plus de 470 millions de personnes ont été affectées par l’insécurité alimentaire en 2023, aggravée par des chocs climatiques et géopolitiques.
C’est dans ce contexte que Charles Assamba Ongodo, Vice-Président de la Commission de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), a lancé un appel appuyé : « L’Afrique centrale a besoin d’accélérer la diversification de sa base commerciale. Cela passe par le développement des chaînes de valeur régionales que l’activation de la stratégie sous-régionale d’import-substitution peut concrétiser. En se concentrant sur la transformation des produits prioritaires de cette stratégie, notre sous-région pourra rééquilibrer sa balance commerciale, renforcer sa sécurité alimentaire, consolider sa devise et réduire son exposition aux chocs exogènes. »
Malgré une croissance plus stable et un commerce intrarégional plus élevé, l’Afrique de l’Est reste confrontée à des vulnérabilités, notamment liées au poids de ses importations sur la balance commerciale. Ali Houmed Aboubaker, Secrétaire général au Secrétariat d’État chargé des Investissements et du Développement du secteur privé de Djibouti, a souligné : « L’épine dorsale de la diversification économique repose sur la sécurité énergétique, la sécurité alimentaire et le développement du capital humain. Nous devons industrialiser pour améliorer l’indice des capacités productives, mais il est tout aussi essentiel de développer des complémentarités économiques et industrielles à l’échelle d’un marché plus vaste. »
Vers une transformation inclusive
« Miser sur nos capacités productives et tirer parti de la ZLECAf, c’est ouvrir la voie à une transformation économique durable et inclusive », a déclaré Jean Luc Mastaki, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale.
La mise en œuvre accélérée des stratégies industrielles et commerciales, aux niveaux national et sous-régional, apparaît désormais comme un impératif. Il s’agit de renforcer le développement de chaînes de valeur régionales vertes et inclusives, notamment à travers les zones économiques spéciales de nouvelle génération, le tourisme durable, l’économie bleue et le numérique.
Pour sa part, Andrew Mold, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique de l’Est, a souligné : « La session a démontré non seulement la pertinence des appuis de la CEA dans la compréhension des écosystèmes économiques, mais surtout la nécessité d’une traduction rapide en action des recommandations et documents de politique adoptés. »
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