Vous êtes ici

Des financements adéquats et une plus grande implication des jeunes nécessaires à la mise en œuvre de l’ODD 14 en Afrique

7 mars, 2022

Kigali, 7 mars 2022 (CEA) - Les participants à la réunion parallèle du Forum Africain pour le Développement Durable 2022 sur l'ODD14 (Vie sous l'eau) ont appelé vendredi 4 mars 2022 à la mobilisation de ressources financières, notamment sous la forme d’échanges « dette contre nature » et à travers la Facilité de Liquidité et de Durabilité (LSF). Objectif : financer les efforts de conservation des océans, accélérer la mise en œuvre de l'ODD 14 et développer des économies bleues inclusives.

L’appel était motivé par le fait que, bien qu’ayant fait preuve d'un engagement fort pour renforcer la conservation, l'exploitation durable de leurs ressources marines et une transition vers des économies bleues durables les pays africains restent confrontés à de nombreuses difficultés liées au manque de financement et à la multiplicité des risques et menaces posés par le changement climatique sur l’ensemble des écosystèmes marins, les communautés, les habitats côtiers et les économies, autant de contraintes qui font obstacle à la mise en œuvre des objectifs de l’ODD 14.

Malgré ces difficultés, l’Afrique s’est caractérisée par des avancées significatives avec la ratification de nombreux traités multilatéraux dont le Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques, la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international ou encore la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Au niveau continental, les pays ont également signé plusieurs accords dont la « Stratégie maritime intégrée de l'Afrique 2050 (Stratégie AIM 2050) », la Convention de 1985 pour la protection, la gestion et le développement du milieu marin et côtier de l'océan Indien occidental ou encore la Charte africaine de sécurité et sûreté maritimes et développement en Afrique (Charte de Lomé). 

D’autres lacunes relevées ont été identifiées au niveau des sciences et technologies marines, de l'accès insuffisant à des données fiables et de bonne qualité pour mesurer et suivre les progrès effectués, du manque de méthodologies claires pour collecter des données en relation avec l'ODD 14 et les capacités institutionnelles requises pour mobiliser les ressources nécessaires.

Les panélistes ont également souligné la nécessité de fournir un soutien suffisant aux jeunes entrepreneurs africains, une force importante laissée pour compte alors qu’elle a la capacité de contribuer à l'accélération de la mise en œuvre de l’ODD14 et à la concrétisation des économies bleues.

38 pays africains sont côtiers, mais ne tirent pas pleinement parti de la mer.

Les activités liées à l'ODD14 (vie sous l'eau) sont la colonne vertébrale du développement, a déclaré Kamalidini Souef, ministre des Finances, du Budget et du Secteur Bancaire des Comores.

Les océans recouvrent plus de 70 % de la surface de la Terre et alimentent plus de 80 % du commerce mondial à valeur ajoutée, exerçant ainsi une influence considérable sur la plupart des secteurs économiques. 

Selon Ismahane El Ouafi, scientifique en chef à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), il est également attendu que les océans contribuent de manière significative aux paniers alimentaires africains, non seulement en termes de calories, mais aussi en termes d'acides aminés, de micronutriments et de macronutriments, car la demande alimentaire mondiale devrait augmenter de 60 % d'ici 2050.

"Nous considérons la mise en œuvre de l'ODD 14 comme une occasion très importante de réaliser les ODD 1 (Pas de pauvreté), 2 (Faim zéro), 8 (Travail décent et croissance économique), 9 (Industrie, innovation et infrastructures), 12 (Consommation et production responsables), 13 (Action climatique) et 15 (Vie sur terre)", a déclaré Chimimba David Phiri, coordonnateur sous-régional de la FAO pour l'Afrique de l’Est et représentant auprès de l'Union africaine et de la Commission économique pour l'Afrique.

Bien que 38 pays africains soient côtiers, la plupart d'entre eux ne tirent actuellement pas pleinement parti de leur proximité avec la mer, l'utilisant principalement pour la pêche artisanale et le transport. Pendant ce temps, le changement climatique et la surpêche menacent les avantages actuels et futurs liés à l'océan. 

La réunion parallèle du FRADD 2022 sur l'ODD14 (Vie sous l'eau) s’est tenue le 4 mars 2022 à Kigali (Rwanda) avec la participation de hauts représentants de gouvernements, d'agences des Nations Unies, de la Commission de l'Union Africaine et d'organismes de développement. 

L'organisation prochaine de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique 2022 (UNFCCC COP 27) à Sharm el Sheikh (Égypte), en Afrique, sera l'occasion d’appeler les pays développés à honorer leur promesse de dédier 100 milliards de dollars US par an aux actions climatiques, une part importante de ces ressources étant destinée au financement de programmes d'adaptation, de protection et de résilience des zones côtières, en particulier au niveau des Petits États insulaires en développement (PEID) et Pays moins avancés (PMA), particulièrement vulnérables.

 

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org