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L’Afrique devra augmenter ses dépenses de développement pour stimuler la reprise économique

2 février, 2023
Africa should increase development spending to boost economic recovery

Addis-Abeba, le 2 février 2023 (CEA) - Compte tenu des crises multiples qui frappent les économies africaines, les gouvernements devront augmenter les dépenses de développement pour stimuler une reprise rapide et durable, exhorte la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

Lors du lancement cette semaine à Addis-Abeba du rapport sur la Situation et les perspectives de l’économie mondiale 2023 (WESP), M. Adam Elhiraika, Directeur de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance (MGD) de la CEA, déclare que les pays africains ont été touchés par de multiples crises et doivent augmenter leurs dépenses pour une reprise rapide.

« L’Afrique est confrontée à une demande extérieure plus faible et à des prix élevés de l’énergie et des denrées alimentaires, en plus de l’augmentation rapide des coûts d’emprunt et des évènements mondiaux défavorables », affirme M. Elhiraika, faisant écho aux conclusions du rapport WESP indiquant que la croissance en Afrique devrait ralentir et atteindre 3,8 % en 2022 contre 4,1 % prévus au début de 2022.

Il déclare que le monde continue de faire face à de multiples crises interconnectées dans un contexte de reprise lente après les conséquences de la pandémie de COVID-19.

Le rapport WESP souligne la nécessité de mesures budgétaires de soutien et d’accommodement pour stimuler la croissance et accélérer les progrès vers les ODD.

Il souligne également la nécessité pour les gouvernements d’adopter une approche stratégique en réorientant les dépenses publiques vers les secteurs à fort multiplicateur budgétaire et en ciblant mieux les groupes vulnérables, indique M. Elhiraika.

« En plus de soutenir la demande publique à court terme, l’investissement public peut stimuler la formation de capital et accroître les capacités de production et stimuler la croissance potentielle... à mesure que la croissance s’améliore, cela peut aider les pays à faire face au problème de la soutenabilité de la dette », déclare M. Elhiraika.

Le rapport WESP est une publication phare annuelle produite par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA) en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et les cinq commissions régionales des Nations Unies. Le lancement a été organisé par la Division de la macroéconomie et de la gouvernance (MGD) de la CEA, à la suite de son lancement officiel le 25 janvier 2023, à New York par DESA.

Mme Lee Everts, Cheffe de la Section de l’analyse macroéconomique, déclare que ledit rapport est d’une importance particulière pour l’Afrique alors que le monde est confronté à des chocs multiples et interconnectés.

« Au milieu d’une lente reprise après les effets du COVID 19, le monde est confronté à une crise alimentaire et énergétique aggravée par la guerre en Ukraine ainsi qu’à la crise du coût de la vie causée par une inflation record », déclare-t-elle, notant que des changements constants et les chocs interconnectés accentuent la pauvreté et les inégalités et menacent d’inverser deux décennies de progrès réalisés pour les combattre.

« La pauvreté en Afrique est dynamique et transitoire, cela signifie que les ménages les plus pauvres peuvent entrer et en sortir beaucoup plus rapidement lorsque ces chocs externes se produisent », fait remarquer Mme Everts.

Le rapport WESP 2023 révèle que le pronostic reste incertain, l’économie mondiale devant croître de 1,9 % en 2023, contre 3,0 % en 2022. Il s’agit de l’un des taux les plus bas de ces dernières décennies et le ralentissement touche les pays développés comme les pays émergents, plusieurs pays étant confrontés à la possibilité d’une récession modérée en 2023.

La croissance économique en Afrique (hors Libye) devrait s’affaiblir à 3,8 % en 2023 contre 4,1 % en 2022. En ce qui concerne les tendances sous-régionales, la croissance devrait augmenter légèrement en Afrique de l’Ouest, se stabiliser en Afrique centrale et orientale, décélérer en Afrique du Nord et australe. En 2023, la croissance devrait être de 4,1 % en Afrique du Nord, 5,1 % en Afrique de l’Est, 3,4 % en Afrique centrale, 3,8 % en Afrique de l’Ouest et 2,3 % en Afrique australe.

Cependant, de graves risques à la baisse pèsent sur les prévisions, car une escalade de la guerre en Ukraine et une perturbation prolongée des exportations de céréales de la Russie et de l’Ukraine pourraient entraîner des pressions inflationnistes supplémentaires sur les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, augmentant ainsi le risque en matière de sécurité alimentaire.

Une inflation mondiale élevée et persistante pourrait imposer des politiques monétaires strictes dans la plupart des pays, et le ralentissement de la croissance mondiale qui en résulterait, pourrait faire stagner la demande d’exportations africaines, d’autant plus que certains des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique, tels que l’Union européenne, devrait connaître une récession modérée en 2023.

Compte tenu des taux d’intérêt plus élevés, des taux de change plus faibles et des entrées de capitaux plus faibles, un certain nombre de pays africains seront confrontés à des difficultés pour assurer le service et le renouvellement de leur dette extérieure libellée en devises fortes, déclaré Mme Everts.

Le rapport WESP souligne l’impératif d’élaborer des mesures fiscales de soutien et d’accommodement pour stimuler la croissance et accélérer les progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable.

 

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org

 

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