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L’Afrique doit investir dans des systèmes statistiques solides pour le développement durable

24 octobre, 2022
Africa must invest in solid statistical systems for sustainable development

Addis-Abeba, le 24 octobre 2022 (CEA) - Le Vice-Premier ministre et Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, M. Demeke Mekonnen, appelle la communauté des statisticiens africains et des experts en données à élaborer une feuille de route visant à réformer et à moderniser les systèmes statistiques officiels du continent afin de fournir des informations fiables permettant une prise de décision éclairée.

S’adressant à la session d’ouverture conjointe des réunions consécutives qui se tiennent cette semaine à Addis-Abeba dans le cadre de la huitième Commission statistique pour l’Afrique (StatCom-Africa), M. Mekonen souligne la nécessité « d’avoir des outils complets qui puissent permettre aux gouvernements de créer et d’exécuter les politiques nécessaires pour atteindre le plus efficacement possible les objectifs numériques nécessaires à l’intégration régionale. Organisée sous le thème, « Moderniser l’écosystème des données en Afrique pour soutenir l’intégration régionale », la huitième Commission statistique pour l’Afrique cherche à renforcer les liens naturels interdépendants entre les données, les statistiques et l’état civil ».

« Il est regrettable que l’Afrique continue d’avoir la plus forte proportion de naissances et de décès non enregistrés au monde », déclare le vice-premier ministre, notant que pendant la période de la pandémie de COVID-19, seule une poignée de pays étaient capables de produire des statistiques sur la mortalité et les causes de décès de qualité suffisante pour guider la prise de décision et la planification en matière de santé publique. « Cette situation, qui dure depuis très longtemps, doit changer, et cet évènement devrait définir les mesures que l’Afrique doit prendre pour arrêter la tragédie de l’invisibilité », ajoute-t-il.

Grâce à son service de statistiques, l’Éthiopie a réalisé des progrès significatifs dans la collecte et le transfert électroniques de données à l’aide de PDA, de CAPI et de tablettes pour les enquêtes, les recensements et la transmission de données, réduisant considérablement les coûts et les demandes en ressources humaines, indique le vice-premier ministre. En outre, l’Indice des prix à la consommation (CPI) du pays est désormais publié entre le premier et le cinquième jour du mois, ce qui marque une amélioration significative de la rapidité. D’autres travaux sont en cours pour collecter de nouvelles données pour le suivi des plans nationaux et des ODD, y compris l’agriculture, la migration, les projets pilotes d’agriculture urbaine, l’élevage, la production et les pertes après récolte.

Abordant certains aspects clés du thème de cette semaine, M. Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique de la CEA, déplore les effets négatifs de la pandémie de COVID-19 sur les systèmes d’enregistrement et de statistiques de l’état civil, en particulier en Afrique, entraînant l’absence de données vitales. « Les données et les statistiques n’ont jamais été aussi importantes qu’elles ne le sont maintenant - elles sont nécessaires pour influencer les politiques et mesurer les progrès pour atteindre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine », affirme M. Chinganya.

Il souligne l’importance de moderniser les données de l’Afrique pour faciliter l’intégration régionale et pour « améliorer la précision et l’efficacité de la prise de décision en faveur d’une intégration régionale plus forte sur le continent, arguant que les obstacles au progrès économique ne peuvent être surmontés que grâce à un écosystème de données fiable ».

M. Chinganya a mis les pays africains au défi de « participer à des méthodes créatives et innovantes pour résoudre certains des principaux obstacles auxquels sont confrontés les bureaux nationaux de statistique, tels que le financement limité, le personnel insuffisant, les infrastructures informatiques inadéquates et le cadre législatif inadéquat ».

Concernant l’intégration de la géographie et des statistiques sous les auspices de la Gestion mondiale de l’information géospatiale des Nations Unies pour l’Afrique, il appelle à un changement dans « la manière dont nous générons et compilons les données et les statistiques pour garantir que le récit des progrès de l’Afrique soit correctement relaté », et a confirmé l’engagement de la CEA à fournir une assistance technique aux pays membres pour restructurer et moderniser leurs systèmes statistiques.

Dans un discours liminaire à la huitième session de la Commission statistique pour l’Afrique, Chris Baryomunsi, Ministre ougandais des TIC et de l’orientation nationale, souligne « la nécessité de développer des systèmes statistiques agiles qui résistent aux crises telles que la COVID-19 qui a fortement affecté la production statistique et les Systèmes statistiques nationaux ».

Il souligne la nécessité d’améliorer les données administratives et les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil qui, ensemble, représentent jusqu’à 70 % des données nécessaires au suivi des processus de développement national.

« Le fait qu’au tournant du troisième millénaire, peu de pays africains disposent de systèmes complets d’enregistrement des faits d’état civil a été qualifié de « scandale aux proportions immenses ». Ce scandale a eu de graves répercussions sur les statistiques de l’état civil, les droits humains et constitutionnels, les politiques et le développement national », déclare M. Baryomunsi.

 

Note aux rédacteurs :

Pour la première fois, STATCOM se tient parallèlement aux réunions connexes suivantes à savoir, la huitième réunion régionale des Nations Unies sur la gestion mondiale de l’information géospatiale pour l’Afrique (UNGGIM) sous le thème, « Voie stratégique pour la modernisation de l’information géospatiale en Afrique et lier la géographie aux statistiques » ; le neuvième Forum sur le développement de la statistique en Afrique (FASDev) sous le thème, « Renforcer et coordonner les efforts et le soutien pour accélérer la transformation et la modernisation des Systèmes statistiques nationaux en Afrique » et la Réunion du groupe d’experts de la 6ème Conférence des ministres africains en charge de l’état civil en préparation de ladite 6ème Conférence sous le thème, « Une décennie vers l’APAI-CRVS : Réflexion sur les progrès et accélération des efforts vers 2030 à travers des systèmes transformés ».

 

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
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Éthiopie
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