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La ZLECAf, une opportunité de mener les politiques climatiques, selon Melaku Desta

4 décembre, 2023
AfCFTA - an opportunity to pursue climate policies – Melaku Desta

Dubaï, Émirats arabes unis, le 4 décembre 2023 (CEA) - « Alors que nous nous efforçons d’exploiter le potentiel de la ZLECAf, il est essentiel que nous le fassions d’une manière qui protège notre écosystème naturel, promeut les énergies renouvelables et atténue les effets du changement climatique », a déclaré M. Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), dans un discours prononcé en son nom par Melaku Desta, Coordonnateur du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC), de la CEA, lors d’un évènement parallèle à la COP 28, sur le thème : « Le commerce et la transition verte : Une approche coordonnée au niveau continental ».

M. Desta a déclaré que la CEA et le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) ont mené une étude intitulée, « Rendre la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine verte » en vue de faire la lumière sur les conclusions importantes concernant la mise en œuvre dudit Accord et l’adoption parallèle de politiques climatiques. Il examine comment la mise en œuvre de l’Accord peut être alignée sur les principes verts, les pratiques renouvelables et les stratégies à faible émission de carbone.

« L’étude a été menée dans le contexte d’un besoin croissant de prendre en compte les effets sur l’environnement à mesure que le continent s’oriente vers une plus grande intégration économique et également prendre des mesures proactives pour atténuer toute conséquence négative ».

« L’Afrique subit les effets négatifs du changement climatique, même si elle contribue peu aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Actuellement, l’Afrique représente environ 7 % du total des émissions mondiales de GES provenant du dioxyde de carbone et d’autres gaz. Les émissions de GES en Afrique devraient augmenter plus rapidement au cours des prochaines décennies que dans d’autres parties du monde, même si elles partent actuellement d’un niveau relativement faible », a déclaré M. Desta, ajoutant que selon ladite étude, les émissions pourraient atteindre près de 12 % d’ici 2045, sur la base des tendances actuelles. Si les grands pays émetteurs mettent en œuvre des politiques de transition vers une énergie propre, les coûts économiques de l’exportation de marchandises vers ces pays pourraient augmenter pour l’Afrique.

La ZLECAf crée des opportunités pour le continent de s’industrialiser et de se transformer grâce au renforcement des échanges commerciaux et, comme cela a été souligné lors de la session, la ZLECAf constitue une lueur d’espoir pour encourager le commerce intra-africain, promouvoir l’intégration économique et profiter d’une prospérité partagée.

Certains craignent cependant que cela puisse accroître la pression sur le changement climatique, notamment en raison d’une utilisation accrue de l’industrie manufacturière et des transports. L’étude montre que le commerce intra-africain pourrait être 35 % plus élevé en 2045 avec l’Accord de la ZLECAf en place, par rapport à un commerce intra-africain sans la ZLECAf. Près des deux tiers des gains absolus du commerce intra-africain bénéficieraient aux secteurs industriels soutenant la transformation économique. Afin de soutenir cet accroissement du commerce il faudra des investissements majeurs dans les infrastructures de transport pour répondre aux besoins de la ZLECAf, qui dépasseraient largement les 2 millions de camions, 100 000 wagons, 150 navires et 250 avions.

Présentant les principales conclusions, le Chargé des affaires économiques, à la CEA, Simon Mevel, a déclaré qu’ils ont analysé l’impact de la mise en œuvre de l’Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sur les émissions de GES de l’Afrique. Ils ont également évalué les répercussions possibles de politiques climatiques telles que les Contributions déterminées au niveau national (CDN) et la tarification du carbone parallèlement à la mise en œuvre de l’Accord de la ZLECAf.

Principales conclusions :

1. La mise en œuvre de la ZLECAf peut stimuler le commerce intra-africain de 35 % en 2045 tout en augmentant les émissions de GES de moins de 1 %, par rapport à une Afrique sans ZLECAf ou politiques climatiques.

2. La ZLECAf et les objectifs climatiques de l’Afrique sont compatibles. L’adoption de politiques climatiques avec la ZLECAf pourrait réduire les émissions de GES de 25 % tout en augmentant le commerce intra-africain de 31 à 34 % (en fonction de la politique climatique considérée). La tarification du carbone en Afrique semble être un mécanisme efficace et efficient pour aider les pays africains à atteindre leurs objectifs climatiques définis dans leurs CDN.

3. Les politiques climatiques peuvent également contribuer à accélérer la transition vers les énergies renouvelables en Afrique. La poursuite des politiques climatiques avec la ZLECAf pourrait augmenter la consommation d’énergies renouvelables en Afrique de 5 à 12 % en 2045 par rapport à une Afrique sans ZLECAf ou  politiques climatiques.

L’analyse a en outre montré que la coordination continentale des politiques climatiques par le biais de la tarification du carbone produit de meilleurs résultats que des approches non coordonnées comme les CDN existantes. Cela suggère que les pays africains peuvent apporter une réponse efficace, pilotée par l’Afrique, pour lutter contre le changement climatique en travaillant ensemble.

Cette recherche avait pour objectif principal d’aider les parties prenantes – États membres et investisseurs verts – à mieux comprendre les conséquences attendues de l’adoption de politiques climatiques en Afrique et la manière dont celles-ci interagissent avec la ZLECAf.

Parmi les panélistes figuraient Mme Faten Aggad, Conseillère en diplomatie climatique et multilatéralisme, qui a suggéré qu’une approche progressive pourrait être envisagée pour la tarification du carbone en Afrique.

Mr. Rashid Kaukab, Senior Specialist, Trade and Sustainable Development, International Institute for Sustainable Development (IISD) said that the poverty and employment impacts of climate policies shouldn’t be overlooked, while Mr. Babajide Sodipo, Senior Manager, Export Development Advisory, Afreximbank, emphasized the need for innovating financing mechanisms for the success if Africa’s energy transition.

Participants attending the side event acknowledged the conversation is “a timely reminder of the need to find a balance between trade and climate for the benefit of Africa's future.”

Publié par :
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