Vous êtes ici

Le grand débat porte sur les moyens de remédier aux problèmes de santé en Afrique

12 février, 2019
Le grand débat porte sur les moyens de remédier aux problèmes de santé en Afrique

Addis-Abeba, Éthiopie, le 12 février 2019 (CEA) - Un consensus s’est dégagé ce mardi, lors du grand débat sur la santé en tant que moteur économique en Afrique au Forum 2019 sur les affaires et la santé en Afrique selon lequel les gouvernements africains doivent renforcer l’efficacité de leurs dépenses publiques s’ils doivent réorganiser leurs systèmes de prestation de soins de santé.

De nombreux panelistes, parmi lesquels figuraient d’anciens ministres des finances, ont convenu que la manière dont les gouvernements choisissent de disposer de leurs ressources publiques, de façon efficiente et efficace, peut générer des gains importants pour le secteur de la santé.

Les panelistes ont également convenu que les gouvernements africains ne peuvent à eux seuls résoudre les défis de santé du continent, d’où la nécessité pour eux de se tourner vers le secteur privé pour compléter les financements publics dans ce secteur critique.

Ils ont également convenu de la nécessité d’établir une meilleure communication entre les ministres des finances et de la santé afin de garantir une croissance qualitative des systèmes de prestation de soins de santé sur le continent.

L’ancien Ministre nigérian des finances et Président de GAVI, Ngozi Okonjo-Iweala, déclare qu’il est important d’accroître les dépenses publiques dans le secteur de la santé, mais que les preuves montrent cependant qu’il est possible de faire plus avec les ressources disponibles si elles sont utilisées efficacement pour améliorer les systèmes de prestation de santé sur le continent.

« Si nous ne pouvons utiliser les ressources dont nous disposons de manière plus efficace, nous devrions réfléchir attentivement à augmenter ressources », dit-elle, ajoutant que le décaissement dans les délais est également essentiel pour éviter des pertes inutiles.

Mme Okonjo-Iweala indique que l’Afrique a la capacité de mobiliser davantage grâce à ses ressources nationales. « Nous pouvons les utiliser pour travailler avec le secteur privé de manière plus intelligente, plus rapide et plus efficace afin de fournir des soins de santé de qualité à tout le monde », affirme-t-elle, ajoutant que le continent doit commencer à travailler dès lors si elle veut commencer à produire des vaccins sur le continent dans les dix prochaines années environ.

Le Ministre des finances de Djibouti, Ilyas Moussa Dawaleh, informe que son Gouvernement s’est associé avec le secteur privé pour garantir des soins de qualité, mais qu’il reste encore beaucoup à faire.

« L’un de nos principaux jalons a été d’impliquer le secteur privé afin que nous puissions offrir à tous l’accès à des soins de qualité. Il nous faut y arriver - nos services sont à la limite. Nous espérons que ce dialogue nous aidera à rassembler plus de partenaires capables d’investir non seulement à Djibouti mais dans la région dans son ensemble », dit-il.

Le ministre exhorte l’Éthiopie et Djibouti d’œuvrer ensemble pour améliorer leurs systèmes de prestation de soins de santé.

Situmbeko Musokotwane, ancien Ministre des finances de la Zambie indique que « Pendant de nombreuses années, le secteur public restera le principal fournisseur de services de santé sur le continent, en particulier au niveau primaire. Il est important que nous soyons ici pour discuter de la manière dont nous pouvons travailler avec le secteur privé pour combler les lacunes ».

Il informe qu’en Zambie, les secteurs de l’éducation et de la santé sont traités comme des secteurs économiques et non sociaux dans le but d’attirer des investissements et ces bailleurs bénéficieront d’investissements fiscaux quinquennaux.

Abebe Selassie, Directeur du Département Afrique du FMI, fait savoir que « la santé est un investissement fondamental que nous ne pouvons pas nous permettre de réaliser en Afrique. C’est un élément essentiel du développement humain et économique. Nous devons investir de manière défensive ».

Gail Smith, de One Campaign, précise que « si nous ne commençons pas du bas, nous n’y parviendrons jamais. Il est logique de procéder par la prévention, fournir des vaccins et tout parce que si vous faites de la prévention, vous réalisez des économies qui vous permettent de dispenser des soins de santé primaires ».

Elle mentionne que le système de santé en Afrique offre de grandes opportunités au secteur privé.

« Les politiciens écoutent le secteur privé et font avancer les choses », déclare Mme Smith, ajoutant que la jeunesse du continent se tourne vers le secteur privé pour l’aider à trouver des solutions à leurs problèmes, notamment en matière de santé.

Belay Begashaw, Directeur exécutif du Centre des ODD Afrique, indique que le secteur privé doit saisir les opportunités dans le secteur de la santé, comme le prévoient les Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030.

« Les ODD ont un potentiel d’investissement énorme, qu’il s'agisse de santé, d’énergie ou d’éducation », annonce-t-il.

En fin de compte, les panelistes ont également convenu que la santé peut être un moteur de la croissance économique avec le secteur privé y participant pour combler l’énorme déficit de financement afin de répondre aux besoins et à la demande du secteur en Afrique.

Les gouvernements ont été instamment priés de fournir des incitations et d’améliorer les conditions de travail afin de garantir le succès des Partenariats public-privé dans le secteur.

 

Publié par:

Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : ecainfo@uneca.org