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Le rôle transformateur du secteur privé dans la ZLECAf mis en évidence lors de la COM2022

15 mai, 2022
Private Sector’s transformative role in AfCFTA highlighted at COM2022

Dakar, le 15 mai 2022 (CEA) - Le secteur privé est le principal moteur de la mise en œuvre réussie de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), selon les intervenants lors d’un évènement parallèle en marge de la 54ème session de la Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique à Dakar, au Sénégal. Elle a le potentiel de transformer les économies africaines et de positionner le continent comme une force de plus en plus dynamique sur la scène internationale.

Tel était le message primordial lors du lancement de deux rapports complémentaires par la Commission économique pour l’Afrique (CEA). L’un est issu d’une étude sur l’impact de la Zone de libre-échange africaine, la ZLECAf, sur la demande d’infrastructures et de services de transport et le second a dévoilé les principales conclusions du rapport 2022 de l’Indice des entreprises des pays de la ZLECAf (ACBI). Ce dernier est le premier rapport d’une série de publications visant à mesurer la facilité de faire des affaires en Afrique, organisée par la CEA et le Pacte mondial des Nations Unies, avec le soutien de l’Union européenne.

Dans son allocution d’ouverture, Mme Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Secrétaire exécutive de la CEA, déclare que le rapport sur l’Indice des entreprises des pays de la ZLECAf (ACBI) met en lumière ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans la ZLECAf et fournit des informations utiles sur les défis du commerce auxquels sont confrontées les commerçantes et les petites entreprises.

« Étant donné que les femmes représentent 60 à 70 % du commerce transfrontalier à petite échelle, ce qui représente une grande partie des revenus des petites communautés le long des routes commerciales, l’ACBI évalue dans quelle mesure le système fonctionne pour les femmes et les PME », déclare la Secrétaire exécutive.

Cela permettra à son tour « de garantir que les pays d’Afrique puissent commercer de manière transparente entre eux sans la contrainte de procédures douanières et de tarifs complexes et souvent coûteux », fait-elle remarquer.

Mme Songwe fait également allusion à la mise en place d’infrastructures essentielles facilitée par l’Afreximbank et  souligne que tous les pays africains doivent renforcer leur coopération commerciale et l’harmonisation des systèmes financiers africains.

Mme Songwe ajoute qu’éventuellement, lorsque l’ACBI sera déployé sur l’ensemble du continent, cela permettra aux décideurs politiques d’avoir une vision plus complète des goulots d’étranglement des régimes commerciaux africains. « Il est important d’évaluer, de comprendre et de surveiller la perception du secteur privé de la ZLECAf afin d’assurer une mise en œuvre durable et inclusive de celle-ci ».

Mme Songwe déclare que la CEA est reconnaissante du soutien continu de l’Union européenne à la CEA, en particulier son travail dans la mise en œuvre de l’agenda de la ZLECAf.

Pour sa part, Mme Birgitte Markussen, Ambassadrice de l’UE auprès de l’Union africaine (UA), décrit la ZLECAf comme une « nouvelle donne » menant à la transformation de l’Afrique et ajoute  que l’UE est ravie de « efforts continus consentis » pour la faire décoller.

« Le commerce et l’intégration régionale sont des domaines stratégiques et traditionnels d’intérêt mutuel pour la coopération UE-UA et des priorités clés du nouveau partenariat UE-UA. Il est évident que les avantages de la ZLECAf ne seront réalisés qu’avec la participation active du secteur privé », indique l’Ambassadrice.

Mme Markussen ajoute que l’initiative Global Gateway Africa-Europe a été créée pour accroître l’intégration régionale, en s’appuyant sur la ZLECAf, les CER et les chaînes de valeur régionales ; établir des corridors commerciaux ; soutenir les entreprises dirigées par des femmes et des jeunes ; et promouvoir une transition verte avec des matières premières.

Mme Sanda Ojiambo, Sous-Secrétaire générale et PDG du Pacte mondial des Nations Unies (UNGC), déclare que l’UNGC vise à aider les entreprises africaines à se développer de manière durable et que le partenariat avec la CEA sur l’Indice des entreprises des pays de la ZLECAf est important pour cette entreprise.

L’UNGC a élaboré une nouvelle stratégie pour l’Afrique, dit-elle, afin d’avoir un impact sur le continent en mettant davantage l’accent sur les priorités et les populations africaines.

« Le secteur privé joue un rôle essentiel dans le développement de l’Afrique, et par conséquent, notre nouvelle stratégie pour l’Afrique garantira aux entreprises sur l’ensemble du continent l’accès aux outils et aux partenariats dont elles ont besoin pour jouer leur rôle dans la création d’un avenir résilient tout en adhérant à des politiques responsables et pratiques commerciales durables », ajoute Mme Ojiambo.

En référence aux résultats de la recherche de l’Indice des entreprises des pays (ACBI) de la ZLECAf de sept pays, à savoir l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Kenya, la Namibie, le Nigéria et l’Afrique du Sud, le Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, M. Stephen Karingi déclare que les petites entreprises considèrent les droits de douane comme le plus grand obstacle au commerce transfrontalier des marchandises.

Il dit que les agences de développement des Nations Unies, les gouvernements africains, les associations professionnelles et les partenaires clés devront renforcer leur collaboration pour relever les défis auxquels sont confrontées les entreprises appartenant à des femmes ainsi que les petites et moyennes entreprises dans le commerce transfrontalier.

Présentant les conclusions du rapport sur la demande de transport résultant de la ZLECAf, M. Robert Lisinge, Chef de la section de l’énergie, des infrastructures et des services de la Division du développement du secteur privé, de la CEA, affirme qu’avec la ZLECAf, plus de 25 % des gains du commerce intra-africain de services iront uniquement au transport. Près de 40 % de l’augmentation des services en Afrique seont liés au transport.

« Selon les résultats de la recherche, la ZLECAf nécessite 1 844 000 camions pour le fret en vrac et 248 000 camions pour le fret en conteneurs d’ici 2030. Cela passe respectivement à 1 945 000 et 268 000 camions si les projets d’infrastructure prévus sont également mis en œuvre », fait-il remarquer.

M. Lisinge appelle le secteur privé à rechercher d’énormes opportunités d’investissement dans les infrastructures et les services de transport en raison de la ZLECAf.

Les intervenants ont été rejoints par M. Prudence Sebahizi, Conseiller technique en chef au secrétariat de la ZLECAf, M. Amany Asfour, Président de l’Africa Business Council, M. Emmanuel Onwodi, Directeur du département des infrastructures de transport de la Commission de réglementation des concessions d’infrastructures du Nigéria et le Professeur Adji Bousso Dieng, de l’Université de Princeton, qui ont tous parlé du potentiel de développement de la Zone de libre-échange et du leadership essentiel du secteur privé africain pour garantir que la ZLECAf puisse réaliser ses gains de développement économique et social.

La Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, qui se tient à Dakar, au Sénégal, du 11 au 17 mai 2022, a pour thème « Financer la relance de l’Afrique : Trouver des solutions innovantes ».

 

Publié par :
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