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Les banques régionales africaines doivent s’associer pour combattre les effets de la pandémie et du changement climatique

3 décembre, 2021
Regional banks in Africa need to partner to address the effects of pandemic and climate change

Les banques publiques de développement (BPD) africaines doivent travailler ensemble, améliorer leurs structures de gouvernance et être bien capitalisées si elles veulent relever les défis émergents tels que les pandémies et le changement climatique.

S’exprimant lors de la deuxième journée, de la Conférence économique africaine (AEC) de 2021 qui se déroule au Cap-Vert, les panélistes conviennent que si les banques publiques de développement doivent jouer un rôle essentiel pour aider l’Afrique à se remettre de la pandémie, la plupart d’entre elles ne disposent pas des ressources financières et des capacités techniques nécessaires.

Michael Awori, Directeur des opérations, à la Banque du commerce et du développement, fait remarquer que la pandémie impose un lourd fardeau aux banques publiques de développement pour aider à repousser les effets négatifs sur la santé et l’économie de la pandémie.

« Je pense que c’est un fardeau trop lourd pour qu’une seule entité puisse le résoudre à elle seule. Cela, pour nous, ne fait que souligner l’importance des partenariats », déclare Awori, ajoutant que depuis longtemps les banques publiques de développement se sont associées à la Banque africaine de développement (BAD).

Les panélistes soulignent également la nécessité pour les banques publiques de développement d’avoir des structures de gouvernance plus solides et d’être bien capitalisées pour remplir leurs fonctions clés.

Ibrahima Diouf, Conseiller spécial du président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), déclare que les banques régionales de développement sur le continent doivent faire pression pour obtenir les réserves de Droits de tirage spéciaux (DTS), du Fonds monétaire international pour financer la reprise des économies africaines de la pandémie.

Presque tous les panélistes conviennent que les DTS récemment alloués par le FMI pourraient être utilisés par les gouvernements nationaux pour capitaliser les banques régionales de développement. La plupart des gouvernements sont actionnaires de ces banques.

Diouf fait remarquer qu’à la lumière de la pandémie de Covid-19, une approche sectorielle est également nécessaire. À titre d’exemple, la BOAD a imaginé de nouveaux produits pour la santé, l’éducation, le genre et le logement social.

« Pour que nous ne réagissions pas seulement quand nous avons ces pandémies mais aussi les anticipions », ajoute Diouf.

Stefan Nalletamby, Directeur du Département du développement du secteur financier de la BAD, constate qu’avec la pandémie, la Banque a réorienté ses efforts pour soutenir les gouvernements dans la lutte contre l’épidémie.

« La BAD travaille également au développement d’une infrastructure de soins de santé robuste en Afrique afin de s’assurer que l’Afrique soit prête à combattre les pandémies à l’avenir », déclare Nalletamby.

Il a également été constaté que la plupart des banques de développement ont des difficultés à mobiliser des financements au niveau national, la plupart des fonds venant du marché international.

« La domestication de la base de financement reste un problème lorsqu’il s’agit de financer le développement de l’Afrique après la Covid-19 », selon Tony Okpanachi, PDG de la Banque de développement du Nigéria.

La Conférence économique africaine, qui se déroule à la fois physiquement et virtuellement, a été organisée par la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Pour la deuxième année, le forum se tient sur fond de pandémie de Covid-19 qui a plongé les économies africaines en récession pour la première fois en deux décennies.

La Conférence économique africaine de 2021 se tient dans un format hybride, où les délégués clés se réunis en présentiel sur l’Île de Sal, au Cap-Vert, ainsi que virtuellement. Elle rassemble un large éventail de parties prenantes, notamment des décideurs politiques, des institutions de développement, le secteur privé et des chercheurs, pour discuter des moyens de développer durablement les sources de financement du développement du continent.

Les banques publiques de développement sont un groupe mixte d’institutions, avec des structures de propriété, des modèles commerciaux et des mandats variés. Il existe des banques publiques de développement nationales et régionales.

La plupart d’entre eux offrent un financement bon marché à long-terme aux emprunteurs plus risqués tels que les Micro, petites et moyennes entreprises (MPME) qui ont du mal à obtenir des prêts auprès des banques commerciales.

En 2018, il y avait 95 banques publiques de développement en Afrique. À l’exception de la Somalie et du Soudan du Sud, chaque pays africain possède au moins une banque publique de développement, et nombreux sont ceux qui en possèdent plus.

Les actifs totaux combinés des banques publiques de développement africaines ont été estimés à 131 milliards de dollars américains en 2018, soit 2 % des actifs mondiaux des banques publiques de développement.

Les 5 premières banques publiques de développement africaines ont un actif total de 71 milliards de dollars américains. Les mandats des banques publiques de développement africaines comprennent principalement le développement des PME, l’agriculture, le logement et le financement des exportations et des importations. Le Nigéria dispose du plus grand nombre de banques publiques de développement, avec 11, suivi de l’Afrique du Sud, avec 7.