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Les jeunes peuvent stimuler le développement industriel de l’Afrique avec des politiques propices à leurs innovations et leur vif esprit d’entreprise

20 mars, 2021
Youth can drive Africa’s industrial development with enabling policies to foster their innovations & entrepreneurial zeal

Addis-Abeba, Éthiopie, le 21 mars 2021 (CEA) - Les jeunes entrepreneurs peuvent propulser l’industrialisation de l’Afrique, note la Commission économique pour l’Afrique (CEA) ce week-end, appelant à des politiques et des infrastructures habilitantes pour promouvoir leurs innovations numériques afin de résoudre les problèmes de développement du continent.

Jean Paul Adam, Directeur de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles à la CEA, dans un discours liminaire lors d’un évènement parallèle sur « Faire avancer le programme d’industrialisation de l’Afrique en investissant dans les innovations numériques des jeunes post-COVID-19 », déclare que la CEA met l’accent sur la relance et tente de trouver une nouvelle réponse face à la pandémie et que les jeunes sont un élément essentiel de cette stratégie.

« Nous devons réajuster notre cadre de développement pour que l’Afrique réussisse et la numérisation jouera un rôle clé à cet égard », affirme M. Adam à la table ronde des jeunes, expliquant que le réajustement consiste à reconsidérer le développement durable pour l’Afrique et à exploiter l’énergie des jeunes pour mieux construire l’avenir.

« Les jeunes sont les principaux agents de ce réajustement », ajoute-t-il. « L’espace numérique doit être celui de l’autonomisation et non de la restriction ».

Le Directeur de la CEA déclare que l’Afrique est plus touchée que d’autres régions dans le contexte de la COVID-19 et du changement climatique en raison de sa vulnérabilité, du manque de filets de sécurité et d’un espace budgétaire minimal pour répondre de manière adéquate à ces enjeux.

« Nous devons réagir. Nous devons faire face aux effets immédiats auxquels nous sommes confrontés en termes de pertes d’emplois, en termes d’opportunités économiques qui ont été perturbées et nous devons également nous remettre des premiers effets de la crise d’une ampleur sans précédent ».

M. Adam indique que 110 millions de jeunes sont entrés sur le marché du travail au cours des dix dernières années, mais que seulement 37 millions d’emplois rémunérés ont été créés. La COVID19 a encore réduit ce marché du travail.

La pandémie, cependant, présente des opportunités pour une réajustement et une relance verte pour l’Afrique autour de l’accès à l’énergie durable pour plus de 590 millions de personnes sans accès à l’électricité.

Les investissements dans les énergies renouvelables sont une opportunité pour un emploi meilleur et plus inclusif. Une étude récente de la CEA utilisant l’étude de cas de l’Afrique du Sud montre que plus de 250 pour cent d’emplois supplémentaires peuvent être créés par opposition à l’investissement dans les combustibles fossiles.

M. Adam affirme que les services numériques sont également l’occasion de faire passer le commerce de l’Afrique dans l’espace numérique. Les services numériques réalisables pour l’Afrique ont été multipliés par 2,5 depuis 2005 sur un marché mondial évalué à 2 900 milliards de dollars.

Notant que la numérisation est au cœur du processus d’industrialisation verte en Afrique, M. Adam dit qu’il faut examiner les compétences numériques spécifiques dans lesquelles investir, ainsi que la mise à niveau des infrastructures numériques comme Internet, l’amélioration des services numériques, des identités numériques et des systèmes de paiement en ligne.

« Nous devons garantir l’accès aux marchés pour les jeunes », dit-il, ajoutant que les jeunes entrepreneurs doivent avoir accès au financement et à la passation des marchés. Le commerce électronique est devenu un facilitateur du commerce, ajoute M. Adam, et la ZLECAf doit être mise à profit pour faciliter le commerce pour les jeunes.

« Si nous permettons aux jeunes de pénétrer l’espace numérique et de créer leur propre espace commercial, nous pouvons nous attendre à ce que chaque jeune crée probablement un autre emploi pour une autre personne. Telle est la promesse que nous faisons pour ce réajustement en examinant l’architecture de développement que nous pensons nécessaire pour l’autonomisation des jeunes et la relance verte pour l'Afrique ».

Mathews Mmopi, Président international de l'Alliance des jeunes pour le leadership et le développement en Afrique (YALDA), déclare que la COVID-19 a changé le rôle du travail et que les jeunes ont été touchés, en particulier dans le domaine de l’éducation.

Mmopi affirme que les jeunes qui représentent la majeure partie de la population africaine sont à l’avant-garde de l’utilisation, de l’innovation et de l’exploitation des opportunités numériques pour améliorer l’accès dans les sphères économique, sociale et politique.

Erickson Mvezi, Fondateur et PDG de Tupuca, une plate-forme de prestation à la demande, en Angola, déclare que les jeunes africains sont des entrepreneurs passionnés mais fonctionnent dans des conditions difficiles.

Pour Nneile Nkholise, jeune Entrepreneure et Fondatrice du Groupe IMedTech, une société de solutions médicales, les gouvernements africains doivent créer les bonnes infrastructures telles que des routes pour faciliter le commerce et éliminer les obstacles au déploiement des innovations numériques.

Ahmed Bastawy, qui dirige le Pôle d’innovation Icealex, qui soutient les start-ups et les entrepreneurs en Égypte, appelle à l’adoption de politiques, de lois et d’incitations appropriées pour promouvoir les start-ups et les innovations numériques à travers l’Afrique.

Pour Bashiru Mansaray, la confiance est un élément essentiel dans la promotion des jeunes entrepreneurs en Afrique où ils sont largement exclus de l’accès aux gros contrats parce qu’ils sont considérés comme inexpérimentés et incapables de produire des résultats.

Convenant sur l’importance de faire confiance aux jeunes pour réaliser des projets de développement, Mountaga Keita, Inventeur guinéen et Fondateur des Industries Tulip, qui conçoivent et fabriquent des bornes et des tablettes numériques interactives, déplore que les gouvernements importent et externalisent rapidement des technologies d’autres pays au détriment des innovations locales.

« Le secteur numérique est un moteur pour la création de richesse et la création d’emplois », déclare Keita.

« À Tulip, nous avons décidé de penser Afrique et grâce à la Zone de libre-échange continentale africaine, nous avons maintenant signé un contrat avec 23 pays et espérons d’ici 2021 aller dans tous les pays d’Afrique. Nous exploitons un marché inexploité. Le gouvernement doit être de notre côté, sinon nous irons vers d’autres personnes », dit-il.

« L’industrialisation durable et la diversification de l’Afrique à l’ère du numérique dans le contexte de la Covid-19 », est le thème de la conférence de cette année.

 

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