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Les responsables valident le cadre d’industrialisation et de diversification économique en Afrique centrale proposé par la CEA

11 juin, 2021
Officials validate ECA-proposed framework for industrialization and economic diversification in Central Africa

Yaoundé, 11 juin 2021 (CEA) –Un nouveau cadre global, segmenté et dynamique pour éclairer la formulation des Plans directeurs d’industrialisation et de diversification économique (PDIDE) sous-régionaux et nationaux a pris corps en Afrique centrale. Le but est de faire de la zone un pôle d’échanges pour une croissance écologique et une industrialisation nette zéro dans de multiples secteurs tels que l’agro-industrie, les véhicules électriques à batterie-énergies renouvelables, les engrais NPK, la pétrochimie, le fer et l’acier et le bétail-cuir, pour n’en nommer que quelques-uns.

Conçu par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) sur la base des plans existants des commissions de la CEMAC et de la CEEAC et de ses propres analyses, études de diagnostic de croissance et prévisions, le cadre PDIDE identifie d’énormes opportunités pour développer plusieurs produits de haute valeur sur la force des dotations de l’Afrique centrale en capital naturel dont les énergies renouvelables, et ancrée sur le développement du capital naturel et humain, l’économie numérique et les zones et clusters économiques régionaux.

Le Cadre, a été revu et validé récemment par les représentants de la Commission de la CEMAC, le Coordonnateur du Secrétariat technique du Comité de pilotage pour la rationalisation des Communautés économiques régionales d’Afrique centrale (COPIL/CER-AC) et des responsables/experts des pays d’Afrique centrale.

Eu égard du fait que les abondantes ressources naturelles d’Afrique centrale n’ont pas encore permis à la sous-région à créer des emplois décents et suffisants, en particulier dans les secteurs productifs de l’industrie et des services modernes en raison des déficits de diversification économique, le Cadre plaide en faveur de l’utilisation par la sous-région de son capital naturel (comme ses vastes forêts et les services écologiques associés) pour élargir l’espace fiscal et mobiliser des financements innovants (par exemple les obligations vertes et bleues) pour accélérer la transition vers une ère industrielle neutre en carbone net. Cela devrait également faire de la région une destination mondiale privilégiée pour les investissements verts.

Des minéraux très demandés tels que le cobalt, le cuivre, le lithium et le manganèse se trouvent en abondance dans la sous-région et devraient être utilisés pour produire des batteries et des véhicules électriques. Les cellules de batterie produites dans la région aideraient également à stocker l’énergie captée à partir d’appareils éoliens et solaires, élargissant ainsi l’accès à l’énergie et la réalisation de l’ODD 7. D’ici 2025, la chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques à elle seule deviendra une industrie de 8,8 billions de dollars dont la sous-région devrait se tailler une bonne part.

Alors que la République démocratique du Congo (RDC) est la plaque tournante des minéraux de batterie, les fortes irradiations solaires et éoliennes du Tchad et des Régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun facilitent le développement d’une telle chaîne de valeur d’énergie renouvelable.

Le déploiement de ces ressources énergétiques dans l’agro-industrie, par exemple la transformation de la viande, la chaîne du froid et le stockage, et le conditionnement pour l’exportation, profitera grandement à un pays comme le Tchad avec ses 113,6 millions de têtes de bétail, dont la plupart sont, pour le moment, laborieusement exportées sur pied vers les pays voisins comme le Nigeria. De même, les pays producteurs de bois comme le Cameroun, la République centrafricaine et le Gabon pourraient bénéficier d’un approvisionnement garanti en énergie renouvelable pour aller au-delà de l’exportation des grumes jusqu’à au moins la première transformation des grumes (panneaux durs, sciages, papier, carton, couchettes, peignoirs, placage) et la seconde transformation de grumes (rails, construction, charpentes bois, ameublement, construction navale, emballages, conteneurs). Ce sont quelques-uns des principes du Cadre.

«Notre proposition pur ce Cadre n’est pas seulement de montrer où se trouve le potentiel mais d’inciter à l’action immédiate, compte tenu de l’abondance des ressources qui devraient permettre à l’Afrique centrale de franchir les étapes de l’industrialisation à forte intensité de carbone, qui ont caractérisé la première révolution industrielle, et de lancer l’industrialisation verte», a fait remarquer Antonio Pedro, directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale.

 « L’Afrique centrale est sans aucun doute le berceau des minéraux convoités dans le monde, non seulement pour la chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques, mais aussi pour les équipements électroniques ».

 « Si nous n’agissons pas maintenant sur certains de ces minéraux stratégiques, la technologie pourrait évoluer dans les pays développés au point que nos ressources deviendront des actifs bloqués auxquels personne ne prêtera plus attention », a ajouté Pedro en exhortant les pays d’Afrique centrale à s’améliorer leurs compétences en matière de gouvernance, d’état de droit et de conduite des affaires en vue de rendre la sous-région plus attrayante pour les investisseurs. Il a souligné l’importance des partenariats public-privé et la nécessité de favoriser l’émergence de petites et moyennes entreprises compétitives, car ce sont elles qui créent les emplois dont les jeunes ont tant besoin.

Les participants à l’exercice d’examen du Cadre ont convenu que le capital dormant se trouvant dans les caisses de retraite, le financement participatif et la création de fonds communs de créance (FCC) tels que les obligations d’infrastructure, les obligations d’industrialisation et l’externalisation ouverte pourraient être utilisés pour élargir les sources de financement pour le développement industriel et les projets de diversification économique en Afrique centrale.

Les examinateurs ont également noté qu’il était grand temps pour les particuliers nantis d’Afrique centrale et du reste du continent d’investir leur fortune dans la diversification économique de la sous-région. 

Le commissaire de la CEMAC en charge du Département des infrastructures et du développement durable, Shey Jones Yembe, a déclaré que l’assistance technique de la CEA était «inestimable» et a ajouté que le présent Cadre aidera la sous-région à améliorer sa productivité industrielle, intensifier le commerce transfrontalier, étendre et diversifier les sources de croissance économique, accroître la création d’emplois et accroître la compétitivité des entreprises locales, pour sortir l’Afrique centrale du « gouffre de la pauvreté».

Le Coordonnateur du Secrétariat technique du COPIL/CER-AC, Patrice Libon Badjang, a indiqué que le Cadre d’appui aux PDIDE en Afrique centrale était en phase avec le processus de rationalisation des Communautés économiques régionales (notamment la CEMAC et la CEEAC). Il a relevé que le Cadre du PDIDE était utile pour faire avancer d’autres projets en cours, notamment la validation des avant-projets d’instruments de la Communauté économique régionale unique prévue de la sous-région.

Antonio Pedro a déclaré que conformément au Cadre PDIDE, plusieurs États membres d’Afrique centrale travaillaient déjà avec la CEA pour mettre en œuvre des projets de développement industriel et de diversification économique, citant l’exemple d’un projet de développement du Triangle de croissance Kribi-Edéa-Douala (KED) au Cameroun en tant que zone économique spéciale pour le développement de l’industrie du bois et de la pharmacie, et une autre pour intégrer la comptabilité du capital naturel dans les comptes nationaux au Gabon, comme moyen de mobiliser des financements innovants pour la croissance verte dans le pays.

Les observations faites au cours de l’examen seront intégrées dans la version finale du Cadre. Ce dernier sera mis à la disposition de l’ensemble des Communautés économiques régionales et des gouvernements pour leur appropriation et intégration dans leurs plans PDIDE dans le cadre d’un effort collectif et intégré de mise en œuvre de la Décennie 2021-2030 de la diversification économique en Afrique centrale.

La validation du Cadre PDIDE en Afrique centrale est une manifestation claire de l’engagement de la sous-région au Consensus de Douala sur la diversification économique, adopté en septembre 2017 lors de la 33e session du Comité Intergouvernemental d’Experts et de Hauts Fonctionnaires de la CEA (ICE) sur le thème « Made in Central Africa : d’un cercle vicieux à un cercle vertueux ».

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Abel Akara Ticha – Chargé de communication
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
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