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Migration : la CEA soutient le renforcement de la stratégie nationale du Maroc

11 mars, 2022
ECA to support Enhancing National Migration Strategy in Morocco

Rabat, le 11 mars 2021 (CEA) – Le Bureau de la CEA en Afrique du Nord a organisé, en partenariat avec le Ministère marocain de l’intérieur, ce mercredi 9 mars 2022, à Rabat, un atelier sous le thème : « Statistiques migratoires et reconnaissance des compétences des migrants au Maroc : Perspectives et Prospectives ». La rencontre avec pour objectif de finaliser les rapports analytiques du Bureau sur les deux thèmes, soumettre aux partenaires un plan de renforcement des capacités nationales et aborder les modalités de partage de l’expérience marocaine avec les pays africains souhaitant se doter de systèmes similaires.

Ont participé aux travaux des représentants des ministères de l’intérieur ; des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger ; de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ; de la santé ; de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, du Haut-Commissariat au plan et d’agences des Nations Unies.

Ancien pays émetteur, de transit, et aujourd’hui de plus en plus pays de destination, le Maroc est devenu un pays leader au niveau continental sur la question des politiques migratoires du fait de l’importance de cette problématique et de ses nombreuses années d’expérience en la matière selon Zuzana Brixiova Schwidrowski, Directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord, qui a noté l’approche positive du pays vis-à-vis de cette thématique.

Ayant intégré dès 2011 une clause de non-discrimination vis-à-vis des migrants dans sa Constitution, le pays est devenu en 2013 l’un des premiers en Afrique à développer une stratégie nationale sur la migration. En plus d’accueillir les travaux du Pacte mondial pour la migration en 2018 et d’en assimiler les recommandations, il héberge aujourd’hui l’Observatoire africain des migrations de l’Union africaine. 

« Ce programme porte sur les statistiques migratoires, la problématique de la reconnaissance des savoir-faire et des qualifications des migrants avec pour objectif de renforcer la capacité nationale à collecter des statistiques fiables pour mieux informer la prise de décision. Le soutien de notre bureau inclura le développement d’une plateforme digitale conjointe ainsi que la publication de rapports et d’un guide méthodologique sur les statistiques de la migration à l’intention des responsables nationaux et africains. Nous projetons aussi de soutenir l’ambition marocaine de partager son expérience avec les autres pays du continent », a indiqué Mme Zuzana Brixiova Schwidrowski.

Le Maroc compte officiellement aujourd’hui près de 130 000 migrants, dont près de 50 000 ont vu leur situation régularisée entre 2014 et 2017 selon Ali Saddik, Chef du service d’études migratoires du ministère de l’intérieur et membre de l’Observatoire national de la migration. M. Saddik a souligné la mobilisation de l’ensemble des départements concernés pour l’intégration des migrants et, dans le cadre du projet en cours, en soutien à la mise en œuvre réussie de la plateforme digitale en qui vise à fédérer les données nationales sur la migration.

Selon l’étude sur la reconnaissance des compétences des migrants au Maroc développée par la CEA en coopération avec le ministère de l’intérieur, 30% des nationaux considèrent les migrants comme une opportunité économique pour le pays. La migration professionnelle à destination du pays se caractérise toutefois par des compétences relativement faibles, un tiers des migrants n’ayant pas eu accès à l’enseignement secondaire. Aujourd’hui, des 13,4% de migrants réguliers actifs qui se trouvent au chômage, 38% sont des Africains (13.4% du Maghreb et 24.6% du reste du continent).

Mené sur 6 pays (Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, Sénégal, Zimbabwe) le projet de la CEA sur les statistiques migratoires et la reconnaissance des compétences des migrants a pour ambition de promouvoir une relation mutuellement bénéfique pour les migrants, leurs pays hôtes et leurs pays d’origine. L’atelier du 9 mars sera complété, du 17 au 18 mars prochain, par un atelier de renforcement des capacités en vue de la création d’un mécanisme national de reconnaissance des compétences.

 

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