Vous êtes ici

Ouvrir la voie aux petits réacteurs modulaires pour combler les lacunes en matière d'infrastructures pour la transition énergétique

3 juillet, 2025
Paving the Way for Small Modular Reactors to tackle Infrastructure Gaps for Energy Transition

Kigali, Rwanda – 3 juillet 2025 (CEA) – Alors que l'Afrique accélère sa transition vers un avenir énergétique durable, des experts réunis à Kigali pour le Sommet sur l'innovation dans l'énergie nucléaire en Afrique ont discuté du potentiel des petits réacteurs modulaires et des microréacteurs pour accélérer la transition énergétique du continent.

Les discussions, animées par le Chargé des affaires économiques, à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Yohannes G. Hailu, ont mis en lumière un message important : le déploiement réussi de technologies nucléaires innovantes telles que les petits réacteurs modulaires (PRM) et les microréacteurs modulaires (MRM) dépend non seulement de la maturité technologique, mais aussi de la solidité des infrastructures de soutien.

Certains pays africains optent pour des PRM d’une capacité inférieure à 300 mégawatts. Un mégawatt suffirait à alimenter au moins 3 000 foyers. Par ailleurs, une capacité d’un mégawatt coûterait entre 2 et 3 millions de dollars des États-Unis.

À l’heure actuelle, plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité.

Les experts participant à la session : « Potentiel des petits réacteurs modulaires et microréacteurs pour accélérer la transition énergétique de l’Afrique » ont examiné le paysage actuel des infrastructures en Afrique, mettant en évidence de graves lacunes. « Aujourd’hui, sur le continent, 15 % de la production – soit 40 GW d’électricité – ne peut être fournie simplement en raison de problèmes d’infrastructure, de restrictions de production et de l’indisponibilité des réseaux, parfois pendant 800 à 1 000 heures par an, voire plus ».

La discussion a également souligné l'urgence de synchroniser les progrès rapides de la production de PRM/MRM avec le développement complexe et à long terme des infrastructures de transport et de distribution régionales et nationales. Les intervenants ont exploré les moyens de créer les conditions propices au déploiement des PMR/MRM, notamment la planification intégrée, la coordination intersectorielle et l’investissement stratégique dans les capacités locales.

Le Directeur de la technologie, de l’innovation, de la connectivité et des infrastructures à la CEA, Robert Lisinge, a souligné l’importance d’avoir une « planification synchronisée aux niveaux régional et national ». Il a cité le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) comme une opportunité majeure, qui privilégie les investissements importants dans l’énergie solaire, les projets hydroélectriques et les lignes de transport transfrontalières, identifiant 69 projets prioritaires d’ici 2030. Cela, a-t-il noté, offre l’opportunité de « conceptualiser et potentiellement développer des projets nucléaires régionaux qui impliquent éventuellement plusieurs pays, ce qui accélérerait également l’intégration énergétique ».

Les petits réacteurs modulaires (PRM) offrent une opportunité de transformation pour les industries clés de l’Afrique, notamment l’exploitation minière, selon l’Ingénieur en planification pour le Système d’échange d’énergie d’Afrique australe (SAPP), Brian Dlamini.

M. Dlamini a souligné que les petits réacteurs à potentiel de réduction (PRM) pourraient fournir une énergie propre et fiable aux exploitations minières solvables, permettant ainsi « d'ajouter de la valeur aux produits issus de sources propres sur le marché mondial ». Cette intégration, a-t-il ajouté, permettrait non seulement de stabiliser les réseaux électriques, mais aussi de stimuler le développement du vaste secteur minier du continent grâce à une énergie durable.

Le consensus issu de la session était clair : si les PRM et les MMR sont extrêmement prometteurs pour accélérer la transition énergétique de l’Afrique, leur intégration réussie nécessite une approche globale et systémique de la planification et de l’investissement dans les infrastructures. La coordination des efforts aux niveaux national et régional est primordiale pour garantir que la capacité de production croissante du continent puisse atteindre efficacement les consommateurs finaux et alimenter le prochain niveau d’industrialisation de l’Afrique.

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org