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Résilience au changement climatique : l’Afrique du Nord doit innover sur le plan de la mobilité des ressources, des transferts des diasporas

14 novembre, 2025

Rabat, 14 novembre 2025 (CEA) – Le Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord a conclu vendredi 13 novembre la 40ème réunion du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et d'experts (CIHFE) organisée sous le thème « Renforcer la mobilisation des ressources intérieures par l’innovation et la technologie en Afrique du Nord ». 

La rencontre, qui comprenait une réunion d'experts sous le thème « Renforcer la mobilisation des ressources nationales grâce aux technologies numériques en Afrique du Nord », a permis de formuler une série de recommandations à l'intention des pays membres (Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie, Soudan et Tunisie) et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique. 

Les recommandations à l’intention des pays membres ont notamment porté sur : 
- Le développement de systèmes fiscaux résilients, l’amélioration de la gestion des finances publiques, de la transparence budgétaire et l'exactitude des données, notamment à travers la digitalisation de la gestion des finances publiques et de l'administration fiscale en vue d’améliorer l'efficacité, la transparence et le respect des obligations fiscales. 
- Améliorer la qualité des données et créer l’environnement et l’infrastructure numériques nécessaires au partage de contenus et de données numériques en soutien à la gestion des ressources nationales.
- L’amélioration de la gestion du phénomène migratoire et de la capacité des pays à tirer parti des transferts de fonds et des contributions de la diaspora pour soutenir le développement durable, tout en encourageant les expatriés à investir leur épargne dans leur pays d'origine. 
- L’importance de donner la priorité aux technologies nationales et infrastructures d’innovation, et de développer les capacités nationales afin que les pays puissent adapter les technologies à leurs contextes spécifiques, favoriser l’innovation locale et renforcer leur résilience. 
- Le renforcement de la sécurité numérique et de la transparence budgétaire à travers une intégration améliorée entre protection des données et gouvernance des finances publiques pour des systèmes publics sûrs, transparents et axés sur le citoyen. 

Dans le cas de la CEA, les principales recommandations comprenaient : 
- Le maintien du soutien de l’organisation aux États membres en vue de renforcer la mobilisation des ressources nationales et les aider à élaborer des stratégies intégrées pour une finance et un développement durables, afin d’accroître leur capacité à mobiliser des ressources, notamment des financements climatiques. 
- Tirer parti des technologies numériques innovantes en soutien à la mobilisation des ressources nationales et aider les États membres à créer l’environnement numérique nécessaire à l’amélioration de la qualité et du partage des données ; et à cet égard, accroître les capacités du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord dans le domaine de l’intelligence artificielle.
- La poursuite du soutien aux États membres par le biais de programmes renforçant les capacités des entrepreneurs et des institutions publiques dans des domaines tels que la gouvernance, l’accès au financement, en particulier la finance verte, la numérisation ou l’utilisation des technologies modernes. 
- L’appui aux appels des pays africains à réformer le système financier mondial afin que le continent soit mieux représenté au sein des organes décisionnels des institutions financières internationales et bénéficie d’un meilleur accès aux ressources nécessaires au développement durable. 

La mobilisation des ressources nationales est essentielle au renforcement de la souveraineté budgétaire et au financement du développement durable. Les dépenses et les investissements publics jouent un rôle déterminant dans la croissance à long terme en soutenant l’éducation, la santé et les infrastructures. Une base de recettes intérieures solide peut également contribuer à la stabilité macroéconomique, au renforcement de la crédibilité des politiques publiques et accroître la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour une planification cohérente à long terme.

Les gouvernements d'Afrique du Nord peuvent réduire leur dépendance vis-à-vis de l'aide extérieure, des investissements étrangers et de la dette souveraine en renforçant la mobilisation des ressources intérieures à travers une fiscalité plus efficace, une mobilisation accrue de l'épargne et une gouvernance financière améliorée. 

Actuellement, malgré des progrès notables enregistrés au cours des dernières années, la mobilisation des ressources intérieures a enregistré des résultats mitigés dans la sous-région : En 2022, les ratios impôts/PIB dans la sous-région ont ainsi varié entre 24,69 % dans le cas de la Tunisie – soit l'un des plus élevés d'Afrique – et des niveaux inférieurs à la moyenne africaine (16 %) et à la fourchette de référence de l'OCDE (25-30%) dans le cas de l’Algérie, l’Égypte, la Mauritanie, la Libye et le Soudan. 

Le secteur informel, qui absorbe plus de 40 % de l'emploi dans la plupart des pays de la sous-région impacte également les assiettes fiscales nationales et le respect des obligations fiscales. 

Améliorer la mobilité des ressources nationales est aujourd'hui plus crucial que jamais. Selon les estimations de la CEA, le changement climatique menace de réduire le PIB par habitant de l'Afrique du Nord d'au moins 11 % au cours des cinq prochaines années en cas de hausse de 1°C de la moyenne des températures mondiales. Il est également attendu que l’augmentation de +1°C des températures locales entraine une baisse supplémentaire du PIB de 5%.  Cette situation risque d’aggraver les répercussions sur les économies nationales et les marges de manœuvre budgétaires, et d’augmenter davantage le coût de l'adaptation et de la résilience. 

A l’heure où l’on s’attend à ce que le monde dépasse la limite de 1,5 °C fixée dans le cadre de l'Accord de Paris dans les quatre prochaines années (2029), l'impact physique et économique du changement climatique devrait s'intensifier davantage, rendant l’adaptation d’autant plus urgente, malgré les investissements considérables qu'elle implique. En agissant rapidement, les pays d'Afrique du Nord, dont la plupart ont atteint le statut de pays à revenu intermédiaire, peuvent également réduire le risque de tomber dans le piège d’une productivité faible assortie d’inégalités croissantes. 

Les recommandations du CIHFE 2025 seront soumises à la 58ème session de la Commission économique pour l'Afrique en 2026 (COM2026), prévue au Maroc durant le premier trimestre 2026 sous le thème : La croissance par l'innovation : exploiter les données et les technologies de pointe pour la transformation économique de l'Afrique ».


NOTE AUX REDACTEURS : 

ENREGISTREMENT : Accédez à l’enregistrement des travaux du 11 et 12 novembre sur la chaîne YouTube! de la CEA
Jour 1, CIHFE 2025 sous le thème : « Renforcer la mobilisation des ressources intérieures par l’innovation et la technologie en Afrique du Nord » https://www.youtube.com/watch?v=-7KbWsaMMDk 
Jour 2 : Réunion d’experts sous le thème : « Renforcer la mobilisation des ressources intérieures par l’innovation et la technologie en Afrique du Nord » https://www.youtube.com/watch?v=ORwy_2m6jpg 

DOCUMENTS : Cliquez-ici pour télécharger les documents de la réunion en français, arabe et anglais https://www.uneca.org/eca-events/fr/comite-intergouvernemental-de-hauts-...

PHOTOS : Téléchargez gratuitement les photos de la rencontre à partir du compte Flickr de la CEA ici https://www.flickr.com/photos/uneca/albums 

INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES : Pour plus d’information à propos de cette rencontre, et pour vos demandes d’interviews, merci d’adresser un email à filali-ansary@un.org