Juba, Soudan du Sud, le 26 août 2025 – Le Gouvernement du Soudan du Sud, en partenariat avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA), finalise un cadre national de suivi et de rapports sur l’égalité des sexes, conçu dans le but de suivre et mesurer systématiquement les progrès accomplis dans le cadre de ses engagements en matière d’égalité des sexes. Les derniers détails de ce cadre sont en cours de validation lors d’un atelier qui se tient à Juba, du 26 au 29 août 2025. Cet évènement appuie également la préparation du prochain rapport du Soudan du Sud sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).
Cette initiative est un élément clé du projet de renforcement des capacités et de suivi de l’égalité des sexes, soutenu par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et mis en œuvre par la CEA. Ce cadre vise à créer un système coordonné de collecte, d’analyse et d’utilisation de données ventilées par sexe afin d’éclairer l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et de garantir la responsabilité.
La Sous-Secrétaire du ministère du genre, de l’enfance et de la protection sociale, Mme Esther Ikere Eluzai, a souligné l’engagement du gouvernement à respecter ses obligations internationales. « Le Soudan du Sud a ratifié des instruments clés tels que le Protocole de Maputo et la CEDAW », a-t-elle déclaré. « Ce cadre est essentiel à une coordination efficace des statistiques de genre et renforcera la responsabilité, la transparence et la planification des politiques fondées sur des données probantes », soulignant qu’un projet de loi sur l’égalité des sexes proposant la création d’une Autorité nationale du genre chargée de superviser ces efforts est actuellement à l’étude.
Ce cadre répond à un besoin crucial de données fiables. La Cheffe de la Section du genre et de l’autonomisation des femmes à la CEA, Keiso Matashane-Marite, a souligné l’urgence de ce travail. « L’engagement de ne laisser personne de côté place la ventilation des données au cœur du programme mondial de développement. Si nous ne comblons pas ces lacunes et n’éliminons pas les biais sexistes des processus statistiques, nos efforts collectifs pour atteindre les objectifs de développement durable seront compromis. Les statistiques de genre et les données ventilées par sexe sont un véritable multiplicateur de force ».
Les intervenants à l’atelier de validation ont souligné le potentiel transformateur du cadre :
la Représentante d’ONU Femmes au Soudan du Sud, Mme Delphine Serumaga, a déclaré : « Si on ne peut pas compter, on ne peut pas faire le suivi. On ne peut pas sous-estimer l’égalité des sexes. Les femmes représentent la moitié de la population et donnent naissance à l’autre moitié. Ce cadre offre une opportunité pour les plans de développement nationaux et garantit que nous rendions compte de la réalité. ONU Femmes s’engage à soutenir le gouvernement pour combler cette lacune importante ».
Le Directeur général du Bureau national des statistiques (BNS), M. Augustino Ting Mayai, a expliqué l’impact humain de ce travail. « Les statistiques de genre ne se limitent pas aux données et aux chiffres ; elles concernent les personnes, les femmes et les enfants ! Les statistiques sont souvent négligées et nos données actuelles sont dispersées. Ce cadre nous aidera à bâtir un système statistique plus coordonné pour l’égalité des sexes et l’élaboration de politiques favorisant l’autonomisation des femmes ». Le BNS a déjà lancé un programme en partenariat avec ONU Femmes pour former de jeunes statisticiens.
Mme Esther Ikere Eluzai, du ministère du genre, de l’enfance et de la protection sociale, a ajouté que ce cadre permettra au Soudan du Sud de participer à l’Indice de genre en Afrique (AGI) et de soutenir les objectifs nationaux, notamment le Fonds pour les femmes entrepreneurs, actuellement à l’étude au sein du gouvernement, visant à promouvoir l’autonomisation économique des femmes.
Une mise en œuvre réussie nécessitera le développement et le financement des unités statistiques sur le genre dans tous les ministères, ainsi que le renforcement des capacités des statisticiens. Bien que le financement des statistiques demeure un défi, le Gouvernement du Soudan du Sud étudie les moyens de mutualiser les ressources pour répondre à ces besoins.
Comme l’a conclu Mme Matashane-Marite, l’objectif ultime est de « créer un monde où l’égalité des sexes est une expérience vécue, ancrée dans l’empathie et l’humanité partagée. Un monde où chaque femme a le sentiment d’appartenir à un groupe et où chaque garçon grandit en appréciant le pouvoir de la justice de genre ». Ensemble, nous pouvons créer un avenir où l’égalité des sexes n’est pas seulement une promesse, mais une expérience vécue, ancrée dans la dignité, l’empathie et l’humanité partagée. Un avenir où chaque fille a le sentiment d’être importante, chaque femme a le sentiment d’appartenir à un groupe et chaque garçon grandit en comprenant le pouvoir de l’égalité et du respect.
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