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Surmonter la crise climatique : comment la Commission économique pour l’Afrique en Zambie est passée à l’énergie solaire intelligente

16 décembre, 2025
Powering through the climate crisis: the shift of the Economic Commission for Africa to smart solar in Zambia

Addis-Abeba, le 16 décembre 2025 (CEA) - Le Bureau sous-régional de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique australe, situé à Lusaka, a été confronté en 2024 à une grave crise énergétique qui a montré qu’il était urgent de trouver des solutions résilientes au changement climatique sur tout le continent. Voici comment une grave sécheresse a poussé la CEA à adopter un système d’énergie solaire intelligent, garantissant un approvisionnement fiable et écologique pour remplir sa mission.

Lorsque les sources de l’énergie hydraulique sont à sec

La Zambie dépend de l’énergie hydraulique pour environ 80 % de son électricité, et cette énergie provient principalement d’installations importantes telles que le lac Kariba et les gorges de Kafue. Au cours de la saison sèche de 2023/2024, le pays a connu une sécheresse intense due au phénomène El Niño. Cette sécheresse a eu pour conséquence dévastatrice une baisse spectaculaire du niveau des eaux, qui a eu un impact considérable sur la production d’électricité. À son niveau le plus bas, la production du lac Kariba a chuté de 80 %, laissant les zones urbaines, dont Lusaka, sans électricité pendant jusqu’à 20 heures par jour.

Coût d’une énergie peu fiable

Pour maintenir ses activités et remplir son mandat pendant la crise, le Bureau sous-régional de la CEA en Afrique australe a dû compter presque exclusivement sur un générateur à combustible fossile, ce qui a entraîné des coûts financiers et environnementaux élevés :

a) La consommation de combustible a augmenté de manière spectaculaire, passant d’une moyenne de 1 800 litres par an à un niveau sans précédent de 12 800 litres en 2024 ;

b) Les émissions de gaz à effet de serre ont explosé, passant de 5 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone à un niveau record de 34 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone en un an ;

c) Les émissions sonores et la pollution atmosphérique causées par le générateur ont eu des effets néfastes sur l’environnement local.

La surutilisation du générateur a finalement entraîné une panne du moteur, obligeant le Bureau sous-régional à faire preuve d’imagination pour trouver une alimentation électrique temporaire jusqu’en février 2025, date à laquelle un générateur de remplacement a pu être installé. Ces événements ont mis en évidence la vulnérabilité liée à la dépendance à l’égard des sources d’énergie non renouvelables.

Investir dans la résilience climatique : une solution durable

Consciente de la menace à long terme que représentent les catastrophes climatiques pour la sécurité énergétique, la CEA a pris la décision stratégique, au troisième trimestre 2024, d’installer un système intelligent d’énergie solaire et de batteries. Ce choix était non seulement responsable sur le plan environnemental, mais également rentable. Au cours des 20 dernières années, le prix des panneaux solaires a baissé de 90 % et celui des batteries de stockage de 75 à 85 %, ce qui fait des énergies renouvelables un investissement de plus en plus viable.

Les principales étapes du projet ont été les suivantes :

a) Approvisionnement accéléré : l’utilisation des canaux d’approvisionnement communs au sein du système des Nations Unies a permis d’accélérer les processus de conception, de mise en service et d’installation ;

b) Rénovation du toit : le projet a débuté par le retrait et l’élimination sûre et respectueuse de l’environnement de l’amiante du toit du parking (surface de 390 mètres carrés), qui a été réalisé avec le soutien d’experts de l’Agence zambienne de gestion de l’environnement ;

c) Installation solaire : un nouveau toit a été installé, puis des panneaux solaires, le bloc de batteries, l’onduleur et le tableau de commande.

Une énergie verte, intelligente et résiliente

Le nouveau système d’énergie solaire intelligent garantit que le Bureau sous-régional est alimenté par une énergie verte et à l’épreuve du changement climatique, couvrant environ 90 % de sa demande totale. L’alimentation électrique est hiérarchisée dans l’ordre suivant :

a) Électricité solaire (source principale) ;

b) Batteries (stockage de secours) ;

c) Réseau électrique national (troisième option) ;

d) Générateur à combustible fossile (dernier recours ou uniquement en cas d’urgence).

Grâce à ce projet, le Bureau sous-régional de la CEA en Afrique australe est désormais un exemple concret de la manière dont les entités du système des Nations Unies peuvent réussir leur transition vers des systèmes énergétiques durables et résilients face aux changements climatiques.