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Un pont financier construit à Yaoundé : l’Afrique centrale adopte un « langage commun » pour accélérer le financement de la diversification économique

26 novembre, 2025
Yaoundé Breakthrough: Central Africa builds financial bridge and adopts "common language" to accelerate economic diversification funding

Yaoundé, 26 novembre 2025 (CEA) - A la Conférence Régionale sur la mobilisation des financements durables, tenue à Yaoundé les 26 et 27 novembre 2025, l’Afrique centrale a franchi une étape décisive vers la mobilisation de financements durables en adoptant un langage commun et une méthodologie partagée pour accélérer la transformation économique de la région. Les Etats membres et les communautés économiques régionales ont convenu d'aborder le financement du développement non plus comme des initiatives isolées, mais comme un processus structuré, coordonné et partagé conjointement.

Organisée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en partenariat avec les États membres, la CEMAC et les institutions financières internationales notamment la Banque Mondiale, la Banque Africaine de développement, la BDEAC ; la Conférence régionale a réuni des représentants gouvernementaux, des experts techniques, le secteur privé, les agences onusiennes et les partenaires au développement.

La première journée, consacrée au renforcement des capacités, a mis en lumière le principal défi : la faiblesse de la sous-région réside dans la structuration des projets.

Les discussions ont mis en évidence que le financement est entravé non pas par le manque d’opportunités financières, mais par l’insuffisante maîtrise des exigences techniques et méthodologiques qui conditionnent l’accès à ces financements. Ce goulot d’étranglement majeur empêche la mobilisation des financements durables nécessaires aux infrastructures, à l’industrialisation et à la transition verte/bleue.

Dans son allocution d’ouverture, le Représentant du Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire de la République du Cameroun, a souligné l'importance de cette initiative, affirmant que : « Cette rencontre vise à identifier des mécanismes de financement durable pour les projets bancables régionaux ; et la structuration d’alliances multi-acteurs pour accélérer la transformation économique de l’Afrique Centrale. »

Structurer et accompagner à la mobilisation des financements

Les principaux enseignements du renforcement de capacités dégagent une constante : la mobilisation des financements pour la transformation structurelle doit être structurée. Les hauts fonctionnaires des Etats de l’Afrique centrale, des communautés économiques régionales et des agences des Nations Unies, ainsi que des institutions financières internationales qui y ont pris part l’ont reconnu. Les échanges ont mis en évidence que la structuration d’un projet requiert une ingénierie, une méthodologie rigoureuse : articulation logique des objectifs, démonstration des impacts attendus, cohérence avec les stratégies nationales, identification des risques, conformité environnementale et sociale, ainsi qu’une justification économique et climatique claire. Ces éléments déterminent la recevabilité d’un projet.

Les sessions techniques du renforcement de capacités ont permis aux participants de mieux comprendre les critères de bancabilité requis par les bailleurs (Banque mondiale, BAD, Afreximbank, UE, Fonds Bleu de la BDEAC) ; les méthodologies de structuration adaptées aux chaînes de valeur régionales ; les instruments financiers mobilisables, notamment les garanties, la blended finance et les financements verts/bleus.

Les Pays membres ont particulièrement insisté sur la nécessité de systématiser le renforcement des capacités institutionnelles en matière de structuration de projets et d’accompagnement pour répondre aux exigences de la mobilisation des financements adéquats pour les projets de développement de la région. L’objectif n’est plus seulement d’informer les équipes nationales, mais de renforcer durablement leurs capacités techniques pour que chaque projet présenté soit complet, argumenté et aligné sur les standards attendus.

Cette capacitation est indispensable pour que les projets soient « mieux structurés, mieux positionnés, et demain, mieux financés » a indiqué Soumaya Iraqui, Chef de la section de la diversification économique au Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA.

« Pour améliorer la qualité et la cohérence des projets, un appui institutionnel permanent est nécessaire. , Les partages d’expériences réussies à travers le peer learning permettent d’accélérer également ce processus » a-t-elle souligné.

Pour garantir la soutenabilité et la mobilisation consistante des financements, les participants ont unanimement reconnu l’urgence pour les États de : diversifier leurs sources de financement et d’attirer le capital privé, aligner leurs priorités nationales sur les instruments financiers durables (garanties, blended finance, obligations vertes/bleues). Ce repositionnement stratégique est indispensable pour renforcer la résilience financière des pays, réduire la vulnérabilité aux chocs extérieurs et mobiliser des ressources à long terme pour le secteur productif.

Réinventer le financement du développement

Réaffirmant le rôle de leadership de la CEA pour la transformation structurelle, Jean Luc Mastaki, Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA, a déclaré : « La rencontre de Yaoundé est la première traduction régionale concrète des engagements pris lors du Sommet de Séville. Nous avons passé la journée à construire des ponts méthodologiques entre les porteurs de projets et les financiers. Notre responsabilité collective est de transformer les ressources du Bassin du Congo en véritables moteurs d’industrialisation et d’emplois ». Cet engagement ouvre la voie à une approche renouvelée du financement, centrée non seulement sur la recherche de ressources, mais aussi – et surtout – sur la capacité de la région à produire des projets techniquement solides, économiquement pertinents et conformes aux exigences internationales.

Le dialogue régional de haut niveau tenu, le 27 novembre, a bénéficié de ces avancées techniques pour dégager des engagements politiques. Dans un contexte de raréfaction de l’aide publique au développement, la CEA se positionne en facilitateur essentiel pour débloquer le potentiel de financement de l'Afrique centrale. Les conclusions de la rencontre soulignent qu’à l’avenir, la compétitivité financière de la région dépendra moins de l’accès aux guichets existants que de sa capacité collective à démontrer la qualité, la cohérence et la crédibilité de ses projets. La transformation économique reposera donc autant sur la maîtrise des normes que sur la vision stratégique.

Renseignements aux médias
Zacharie Roger MBARGA Responsable de la Communication
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
637, rue 3.069, Quartier du Lac, Yaoundé, Cameroun
Tél: (+237) 222504348
Courriel: zacharie.mbargayene@un.org

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