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Une nouvelle ère pour le tourisme à São Tomé-et-Príncipe : la donnée au service du développement durable

29 octobre, 2025
New era for tourism in São Tomé And Príncipe: data drives sustainable development

São Tomé, 29 octobre 2025 (CEA) — Pour la première fois, São Tomé-et-Príncipe peut mesurer avec précision l’impact du tourisme sur son économie. Grâce à l’appui de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le pays dispose désormais de ses premiers Comptes satellites du tourisme (CST), un instrument stratégique qui place les données au cœur des décisions publiques.

Validé par les parties prenantes nationales (secteur public, banque centrale, secteur privé, université, société civile, système des nations unies et partenaires techniques et financiers), lors d’un atelier national organisé par la CEA, le rapport sur les comptes satellites du tourisme de Sao Tomé et Principe, indique avec précision que le tourisme contribue à hauteur de 11 % au PIB  et de 10 % à la valeur ajoutée brute. Il s’impose ainsi comme un pilier à part entière de l’économie de Sao Tome et Principe, comparable aux secteurs traditionnels comme l’agriculture et la pêche.

Mais au-delà des chiffres, un message fort se dégage : le tourisme peut devenir le moteur d’une croissance durable, inclusive et fondée sur les faits.« Les Comptes satellites du tourisme ne sont pas seulement un outil statistique, ils sont un levier stratégique pour transformer la donnée en action, et l’action en croissance », a déclaré Jean Luc Mastaki, Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA. « São Tomé-et-Príncipe dispose désormais d’un socle de données crédibles pour bâtir une politique touristique plus compétitive, plus durable et plus connectée à l’économie locale » a-t-il ajouté.

Des chiffres qui parlent : un tourisme à fort potentiel, mais l’offre reste peu diversifiée

Le rapport montre que 96 % de la consommation touristique provient des visiteurs internationaux, confirmant le fort attrait du pays mais aussi sa dépendance vis à vis de l’extérieur.
En 2024, les touristes ont dépensé 2,85 milliards de dobras à l’arrivée, contre 0,25 milliard à la sortie, générant un solde positif net pour la balance des paiements.
Près de 80 % des dépenses concernent l’hébergement et la restauration, alors que moins de 1 % sont consacrées à la culture, aux loisirs et aux achats. Ce dernier constat lance un appel à diversifier l’offre touristique autour du patrimoine, de la nature et des produits artisanaux.

Par ailleurs, les touristes restent en moyenne 18 jours, un indicateur fort de fidélisation, mais le pays perd une partie de la valeur créée à cause de fuites d’importations (consommation totale : 3,09 milliards de dobras pour une production touristique nationale de 2,09 milliards).

Des orientations claires pour un tourisme compétitif et résilient

Pour renforcer la compétitivité du secteur, quatre piliers stratégiques sont suggérés: diversification du secteur :élargir l’offre touristique (gamme d’attractions touristiques) ; Renforcement des liens économiques : encourager les initiatives locales (liens entre les hôtels et les agriculteurs, les pêcheurs, les artisans, etc.), développer les souvenirs et l'artisanat (formation des artisans à la conception de produits authentiques) et encourager le dialogue entre les secteurs public et privé ; mise en place d'un écosystème fondé sur les données : mettre à jour les Comptes satellites du tourisme tous les 2 à 3 ans,  instaurer des enquêtes régulières ; investissement dans les infrastructures et les compétences : améliorer la connectivité aérienne et la qualité des services, renforcer les compétences à travers des formations continues et des programmes de certification.

Les prochaines étapes reposent sur la création d’un Comité de pilotage national des statistiques du tourisme réunissant toutes les parties prenantes du secteur, la mise en place d’un mécanisme régulier de production des données, et la mobilisation des partenaires techniques et financiers pour appuyer les réformes du secteur.

Un cap clair : transformer le tourisme en moteur de souveraineté économique

Nilda Borges de Mata, Ministre de l’Environnement, de la Jeunesse et du Tourisme durable a réaffirmé la volonté du Gouvernement de faire du tourisme un levier de diversification, de création d’emplois et de valorisation du patrimoine national.

« Ces résultats donnent au pays une boussole claire pour piloter son développement touristique », a déclaré le membre du Gouvernement. « Nous savons désormais où se trouve la valeur, où elle se perd, et comment la capter pour le bénéfice de tous les Santoméens » a-t-elle ajouté.

La CEA, aux côtés de la Coordination Résidente du Système des Nations Unies, a réitéré son engagement à accompagner le pays dans la mise en œuvre des recommandations, le renforcement des capacités institutionnelles et le déploiement d’une politique touristique fondée sur les preuves.

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
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