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« L’Afrique Centrale doit investir dans ses capacités productives pour réduire ses vulnérabilités, bâtir une croissance robuste et durable » - N. Mastaki

16 June, 2025
« L’Afrique Centrale doit investir dans ses capacités productives pour réduire ses vulnérabilités, bâtir une croissance robuste et durable » - N. Mastaki

Yaoundé, 16 juin 2025 (CEA) – Réunis le 16 juinà Yaoundé (Cameroun) à l’occasion de l’examen du projet de Rapport de la CEA sur l’état de la diversification économique en Afrique centrale édition 2025, des experts du Bureau de la CEA en Afrique centrale, du Fonds monétaire international (FMI), du Système des Nations Unies au Cameroun, de l’Institut sous-régional de statistique et d’économie appliquée (ISSEA) et de la Faculté d’économie et de gestion de l’Université de Yaoundé II ont souligné la nécessité de renforcer les capacités productives de la sous-région pour accélérer la transformation structurelle et bâtir une croissance robuste et durable.

« Investir dans les infrastructures, les compétences, les institutions et le tissu industriel constitue le socle nécessaire à la construction d’économies résilientes et diversifiées », a souligné Jean Luc Mastaki, Directeur du Bureau de la CEA en Afrique centrale, qui a appelé au nom de la CEA à des investissements massifs dans les capacités productives nationales.

Parmi les priorités ainsi définies, la nécessité de développer des zones économiques spéciales (ZES) et des agro-parcs régionaux ; moderniser les infrastructures et renforcer la connectivité régionale à travers des investissements dans les transports multimodaux, l’énergie et le numérique, selon une approche fondée sur les corridors de développement ; faciliter le commerce intrarégional en optimisant la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ; renforcer la résilience institutionnelle et fiscale, notamment en promouvant des politiques de substitution aux importations ; intégrer les approches d’économie verte et bleue, notamment dans l’agriculture ; et renforcer le capital humain, en alignant les formations professionnelles avec les besoins de l’industrie.

Le Représentant Résident du FMI au Cameroun, Toomas Orav, a pour sa part souligné que malgré l’incertitude actuelle, « Il est essentiel pour les États d’investir dans des secteurs à fort potentiel de transformation. La coordination des politiques publiques et la gouvernance économique doivent également être renforcées pour accroître les effets d’entraînement ».

Le Rapport sur l’état de la diversification économique en Afrique centrale est une publication de la CEA qui dresse un état des lieux périodique complet des tendances socioéconomiques dans la sous-région et propose des orientations de politique économique pour accélérer le processus de diversification.

Selon le projet de rapport, les économies de l'Afrique centrale restent à l’heure actuelle fortement dépendantes d’un petit nombre de matières premières, principalement les hydrocarbures, alors que le principal pourvoyeur d’emplois reste l’agriculture, bien que cette dernière soit en grande partie informelle. Au même moment, un désalignement persistant subsiste entre les compétences disponibles sur le marché du travail et les besoins exprimés par les entreprises du secteur privé.

Evoluant dans une conjoncture économique caractérisée par une forte volatilité, l’Afrique centrale devrait voir son taux de croissance retomber à 3,1 % en 2025 après une croissance estimée à 4,5 % en 2024, cette instabilité reflétant la fragilité des structures économiques et leur forte exposition aux chocs extérieurs.

Par ailleurs, l’inflation reste préoccupante, alimentée par la flambée des prix alimentaires et des coûts énergétiques, notamment des hydrocarbures. Située à 15,9 % en 2024, soit plus du double de la moyenne observée en Afrique de l’Est (7,1 %), elle devrait rester élevée à 11,7% en 2025, bien qu’en baisse par rapport à 2024).

Il est par ailleurs attendu que les déséquilibres des finances publiques s’accentuent avec un déficit budgétaire projeté à -2,2 % du PIB en 2025, en raison de la baisse des recettes budgétaires.

De légers progrès ont été enregistrés sur le plan social, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Toutefois de nombreux défis persistent. La pauvreté reste préoccupante avec près de 128 millions de personnes-soit 51,9 % de la population de l’Afrique centrale-vivant dans l’extrême pauvreté (avec moins de 2,15 dollars par jour). Le chômage resterait relativement élevé à 9 % en 2025, touchant plus durement les jeunes (15,5 %) et les femmes (16 %).

Renseignements aux médias

Zacharie Roger MBARGA Chargé de la Communication
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
637, rue 3.069, Quartier du Lac, Yaoundé, Cameroun
Tél: (+237) 222504348
Courriel: zacharie.mbargayene@un.org

Publié par :
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